Que reste-t-il du cordon sanitaire ? De cette digue pour retenir l’extrême droite qui cède peu à peu à force de nouvelles alliances ? Plus grand chose si l’on en croit l’adoption, jeudi 30 octobre, d’un texte remettant en cause l’accord franco-algérien de 1968. Une première dans l’histoire du parti, permise par les votes de LR et d’Horizons et la défection d’une partie de Renaissance. Ce lundi encore, un nouvel exemple de l’affaissement de cette doctrine est apparu dans l’Ain, à Bourg-en-Bresse.
Afin de faire tomber le maire socialiste Jean-François Debat, aux manettes depuis 2008, l’opposition de droite, «Bourg ambition», s’est choisie sa nouvelle tête de liste : il s’agit de Benoît de Boysson, candidat qui avait réalisé 5,59% des voix à la législative de 2022 (remportée par le RN) sous les couleurs de Reconquête. Cet avocat et enseignant est également membre du conseil national du parti d’Eric Zemmour.
Un «naufrage politique» déplore Olivier Faure
Comme le rapporte le Progrès, le nouveau candidat à la mairie de Bourg-en-Bresse entend dépasser les clivages et «travailler pour l’intérêt général, sans se soucier d’anathèmes aujourd’hui sans fondement». Il met en avant «un projet pour Bourg-en-Bresse, pas une démarche purement politique» et explique vouloir mener «une campagne d’union et de rassemblement». Sur sa liste sont notamment présents plusieurs candidats encartés chez les Républicains, mais aussi un adhérent au parti de David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, qui défend régulièrement une primaire allant de l’UDI à Reconquête.
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En avril dernier, Pierre Lurin, l’un des candidats LR membre de «Bourg Ambition», soulignait, comme cité dans un article de Libération, que les membres de «Bourg ambition» «n’y sont en aucun cas en qualité d’affiliés à des partis […], mais en qualité d’hommes et de femmes d’horizons et de parcours divers». Quant à une entente avec Reconquête, il jurait également qu’il n’en était «pas question». Son discours semble avoir drastiquement évolué.
A droite, la liste conduite par Benoît de Boysson affrontera en mars prochain celle menée par Christophe Coquelet, membre d’Horizons.
Dans la foulée de cette annonce, le patron des socialistes Olivier Faure a dénoncé sur X un «naufrage politique». Il fustige une «droite derrière Zemmour», et une «porosité droite /extrême droite qui finit toujours par consacrer l’extrême droite».