D’une bonne nouvelle à une mauvaise dans la chronique chaotique de la candidature de Rachida Dati à la mairie de Paris. Si sa reconduction au gouvernement ne l’a pas privée du parrainage des LR, elle pourrait devoir faire sans celui de Renaissance, qui la juge «trop clivante». D’après le chargé des élections du parti macroniste, l’ex-ministre (et ex-LR) Franck Riester, le soutien de la formation présidentielle pourrait échoir à Pierre-Yves Bournazel, qui s’est lancé dans la course sous les couleurs d’Horizons.
Analyse
Si une fraction du parti dirigé par Gabriel Attal apprécie la ministre, «nous sommes très alignés avec le projet de Pierre-Yves Bournazel», a affirmé l’élu de Seine-et-Marne. «On voit bien aujourd’hui le besoin et l’aspiration qu’ont les électeurs à l’apaisement. De ce point de vue là, Pierre-Yves [Bournazel] est moins clivant», a considéré le député, chargé en juin dernier d’une «mission» pour «proposer un choix» de candidat au parti avant la fin de l’été.
Clément Beaune en tête des détracteurs de Dati
Certes, le ministre délégué Benjamin Haddad et le patron de la fédération parisienne du parti Sylvain Maillard, tous deux élus de la capitale, ont assisté la semaine dernière à l’inauguration du siège de campagne de la maire du VIIe arrondissement Rachida Dati. Mais la perspective d’un soutien à la ministre de la Culture, intégrée au gouvernement lors du passage de Gabriel Attal à Matignon en 2024 (LR), divise au sein du parti créé par Emmanuel Macron.
L’ancien ministre Clément Beaune a ainsi de nouveau mis en garde ce week-end contre un rôle de «marchepied» à la candidature de Rachida Dati qui «ne représente ni nos idées, ni nos valeurs», en demandant un vote interne. Le Haut-commissaire au Plan, qui a également recommandé d’être «ouvert» à une candidature du bloc central auquel appartient Pierre-Yves Bournazel, n’exclut «aucune possibilité» et en particulier celle de se porter lui-même candidat. Une commission d’investiture doit se réunir prochainement pour arrêter une décision.
Le duel Barnier - Dati toujours pas digéré
Pour ne pas arranger les affaires de la ministre de la Culture, de nombreux macronistes parisiens ont peu apprécié l’épisode de la législative partielle à Paris, remportée en septembre par l’ancien Premier ministre LR Michel Barnier après un accord aux allures de chantage avec Rachida Dati. Celui-ci avait été conclu selon eux «sur leur dos», les effaçant d’une circonscription qu’ils tenaient depuis 2017.
Outre cette possible défection du parti présidentielle, Rachida Dati doit être jugée en septembre 2026 pour corruption et trafic d’influence, soupçonnée d’avoir indûment perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012 d’une filiale de l’alliance Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG et elle-même eurodéputée. Des charges qu’elle conteste. Elle fait par ailleurs l’objet d’une enquête visant l’éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), accusation qu’elle réfute également.