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Pilonnage

Municipales à Paris : Agnès Buzyn, ex-candidate Renaissance, ne soutiendra pas Rachida Dati en 2026

L’ancienne ministre de la Santé macroniste Agnès Buzyn, qui fut candidate aux municipales à Paris en 2020, a annoncé dimanche qu’elle ne soutiendrait pas Rachida Dati dans la course à l’Hôtel de ville en 2026 en raison des «affaires judiciaires» de l’actuelle ministre de la Culture.
Débat télévisé sur LCI entre les deux candidates, Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM) à l'occasion des élections municipales à Paris, le 4 mars 2020. (Marc Chaumeil/Libération)
publié le 23 mars 2025 à 16h41

La vengeance est un plat qui se mange froid. Agnès Buzyn ne soutiendra pas Rachida Dati aux élections municipales à Paris en 2026. Six ans auparavant, en 2020, elles étaient adversaires, l’une comme candidate macroniste (Buzyn), l’autre pour Les Républicains (Dati). En 2026, Rachida Dati a chipé le dossard macroniste mais ne comptez pas sur Agnès Buzyn pour l’aider. «Je ne soutiendrai pas madame Dati», «parce que je me suis engagée en politique sur l’idée de faire de la politique autrement», a expliqué sur Radio J Agnès Buzyn. «Et la première chose qu’on m’a apprise, c’est que quand les gens ont été mis en examen, en fait, ils ne devenaient pas ministre», a-t-elle fait valoir. «Donc je continue de penser aujourd’hui que les affaires judiciaires de Mme Dati, certes, ne sont pas jugées, mais sont en tous les cas un frein», a-t-elle poursuivi, estimant qu’elle devait quitter son poste rue de Valois.

Rachida Dati est actuellement visée par une information judiciaire, dans laquelle le parquet national financier (PNF) a requis en novembre qu’elle soit jugée pour corruption et trafic d’influence, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn. Les magistrats s’intéressent notamment à 900 000 euros d’honoraires perçus par Rachida Dati en tant qu’avocate de 2010 à 2012, alors qu’elle était députée européenne, versés par une filiale du constructeur automobile.

«Ce ne sont pas des affaires anodines. Il y a beaucoup d’argent derrière, il y a des liens d’intérêts potentiels avec des pays tiers», a insisté Agnès Buzyn, en allusion aux critiques essuyées par Rachida Dati pour des proximités avec le Qatar ou l’Azerbaïdjan. «Je suis prudente», car «il n’y a pas de jugement» rendu, mais «je préférerais que Mme Dati soit en retrait», a conclu Agnès Buzyn.

Candidate de La République en marche en 2020 à Paris, Agnès Buzyn avait récolté 13,04 % des voix au 2e tour d’un scrutin bousculé par le Covid, et dans lequel son choix, en plein début d’épidémie, de quitter le ministère de la Santé pour se présenter avait été l’objet d’attaques politiques. Elle avait été distancée par Rachida Dati (34,3 %) et Anne Hidalgo (48,49 %).

Ministre d’Emmanuel Macron depuis janvier 2024, après en avoir été une contemptrice lorsqu’elle était membre des Républicains, Rachida Dati pourrait être endossée par Renaissance en 2026. «J’ai vécu les échanges avec madame Dati en tant que candidate et j’ai trouvé qu’ils étaient trop virulents. Aujourd’hui, ce n’est pas ma façon de faire de la politique», a souligné Agnès Buzyn.