A Toulouse, y aura-t-il trois ou deux listes de gauche pour tenter de déloger Jean-Luc Moudenc du Capitole, lors des municipales de mars 2026 ? Hormis LFI qui fait cavalier seul derrière le député François Piquemal depuis le mois de février, les autres partis classés à gauche abordent ce mois de novembre comme une dernière ligne droite. «Je n’ose même pas imaginer qu’on n’arrive pas à s’entendre», dit Isabelle Hardy. Face au maire sortant soutenu notamment par Les Républicains, Horizons et Renaissance, l’ancienne adjointe aux petits commerces de Pierre Cohen, dernier maire socialiste de la «ville rose», est candidate pour mener une liste commune sous l’étiquette de Génération·s. En 2020, ce petit parti fondé par Benoît Hamon avait alimenté la confusion en présentant une troisième liste dans le match qui opposait alors le PS et ses alliés traditionnels (PCF, PRG) à une liste «citoyenne» tirée par une alliance inédite entre écologistes, insoumis et les municipalistes d’Archipel Citoyen. Cette fois, l’élue qui siège dans l’opposition aux côtés des écologistes reconnaît que présenter trois listes serait purement suicidaire, face à un maire sortant désormais «sans étiquette» mais qui ratisse large, des derniers macronistes à Bruno Retailleau.
Trois autres candidats sont sur les rangs pour tirer une éventuelle liste unique qui pourrait aussi réunir, notamment, le Parti socialiste, les Ecologistes et Archipel Citoyen, collectif local devenu un microparti politique en bonne et due forme. Mais les négociations butent encore sur le poids respectif de chaque clan. Allié aux troupes de Maxime Le Texier, l’ingénieur en chef d’Archipel Citoyen, le chef de file des écologistes met la pression sur le PS. «L’horloge tourne», prévient Régis Godec qui aurait voulu aboutir dès la fin du mois d’octobre.
Difficiles tractations
Le candidat du parti de Marine Tondelier a mis en scène son entente avec Archipel en participant ce week-end au marathon de Toulouse dans une course en relais avec ses alliés. «On se donne jusqu’à la fin du mois», bougonne François Briançon, désigné chef de file pour le Parti socialiste. Le patron du PS local n’entend toujours pas confondre vitesse et précipitation. Il apparaît d’ores et déjà comme le candidat qui aura réussi la synthèse en interne entre les partisans d’Olivier Faure et ses opposants, incarnés régionalement par Carole Delga. La présidente de la région Occitanie doit encore convaincre les alliés de sa majorité (PRG et PCF) de faire de la place aux autres formations, depuis ses anciens concurrents écologistes jusqu’à Place publique, nouvel entrant dans l’équation locale.
Les difficiles tractations sur l’ordonnancement d’une liste commune ont déjà abouti à une décision unanime : le ou la gagnante du Capitole ne sera pas aussi président ou présidente de la métropole, qui regroupe 36 communes autour de la «ville rose». «Je suis peut-être naïve, mais je n’attends plus que la fumée blanche», glisse Isabelle Hardy.