Dans un monde politique en perpétuelle mutation, Lutte ouvrière se distingue par sa constance. Chaque rassemblement du petit parti d’extrême gauche offre une scénographie inchangée depuis des lustres. Des drapeaux rouges qui flottent en l’air, des références à Karl Marx et à Léon Trotski lâchées à tour de bras, des discours qui commencent par «Travailleuses, travailleurs» et des chants de lutte, dont l’Internationale, qui retentissent plusieurs fois dans la soirée.
Vendredi 26 avril au soir, pour son meeting de lancement de campagne des européennes à la Mutualité à Paris, haut-lieu de la gauche française, Nathalie Arthaud n’aura surpris personne en appelant à «exproprier la classe capitaliste» et à renverser «ce système qui nous broie». Au-delà de ces habituelles formules à l’emporte-pièce, la tête de liste et ancienne candidate à l’élection présidentielle a pu détailler sa vision de l’Europe : «L’Union européenne n’a rien pour plaire aux classes populaires. Elle est l’œuvre des banquiers et des industriels obsédés par leur profit». La preuve, selon elle : «on ne voit pas le début du commencement d’un Smic européen, ni d’un droit à l’avortement garanti partout.» L’enseignante, qui appelle à la construction des «Etats-Unis socialistes d’Europe», esti