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Interview

Nicolas Lebourg : «Les dissolutions de groupes radicaux exposent à des dérives violentes individuelles»

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Alors que se multiplient les dissolutions, l’historien revient sur les différents modes de contrôle déployés par l’Etat, et leurs possibles effets de bord.
Rassemblement des Soulèvements de la Terre devant le Conseil d'Etat, le 27 octobre. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
publié le 28 octobre 2023 à 10h12

Le Conseil d’Etat a examiné ce vendredi 27 octobre, lors d’une audience au fond, la légalité de la dissolution de quatre groupes : le mouvement écologiste radical les Soulèvements de la Terre, le Groupe antifasciste Lyon et environs, le Comité contre le racisme et l’islamophobie et le mouvement d’extrême droite angevin l’Alvarium. L’historien Nicolas Lebourg revient pour Libé sur l’histoire des dissolutions, et pointe les limites de ce dispositif.

Historiquement, par quels moyens l’Etat agit-il sur les marges radicales organisées ?

Il y a une vaste panoplie. La surveillance par infiltration ou source interne a longtemps été pratiquée. Il y a cinquante ans, quand la direction du principal mouvement néofasciste violent se réunissait, il y avait le soir même un compte rendu à la Direction centrale des renseignements généraux. Aujourd’hui, l’infiltration est quelque chose de très réglementé, qui ne vise qu