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Movember

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et figure du PS, annonce être atteint d’un cancer de la vessie

Dans des interviews données aux médias locaux puis dans un communiqué publié ce mercredi 13 novembre sur ses réseaux sociaux, le quadragénaire a décidé de parler de sa maladie pour briser les «tabous».
Nicolas Mayer-Rossignol en juin 2024 lors des élections législatives à Rouen. (Lou Benoist/AFP)
publié le 13 novembre 2024 à 12h41

Depuis le début du mois, Nicolas Mayer-Rossignol arbore une petite moustache. Un style nouveau pour celui qui est maire de Rouen depuis 2020 et qui avait tenté de briguer la tête du Parti socialiste en 2022. Et assumé dans le cadre de Movember, ce mouvement qui consiste à sensibiliser aux maladies dites «masculines», aux cancers en particulier, en se laissant pousser la moustache. Si Nicolas Mayer-Rossignol a décidé de travailler sa pilosité faciale cette année en particulier, ce n’est pas dû au hasard : dans une interview accordée à France 3 et à France Bleu Rouen, le quadragénaire révèle ce mercredi 13 novembre lutter depuis deux ans contre un cancer de la vessie.

«Il se trouve que j’ai été opéré d’abord en février 2022 - pendant la campagne présidentielle - pour une première tumeur cancéreuse de la vessie, dit-il à France 3 Normandie. Ça a été un choc pour moi, une surprise, parce que ce sont des cancers qui touchent plutôt des gens plus âgés, qui fument ou qui ont été exposés à des hydrocarbures. Ce n’est pas particulièrement mon cas, et je ne suis pas fumeur. J’ai fait un premier traitement immunothérapeutique. Après une première récidive, j’ai été réopéré en avril 2023. J’ai encore fait un traitement. Et puis j’ai été opéré de nouveau pour une deuxième récidive en juin 2024. Je suis en train de finir mon traitement.» Nicolas Mayer-Rossignol dit malgré tout aller aujourd’hui «très bien», ne pas avoir de «métastases».

13 000 nouveaux cas en France en 2018

Si le maire de Rouen a décidé de parler, c’est «parce que c’est un sujet tabou», explique-t-il dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux dans la foulée de la sortie de l’interview : «Le cancer, la maladie en général, isole. […] Beaucoup n’osent pas en parler tant le mot fait peur, tant le sujet reste tabou. Certains craignent pour leur avenir professionnel. Aux souffrances du corps s’ajoutent des difficultés d’ordre psychologique, affectif, social.» «L’isolement est pire que tout, ajoute-t-il. La bienveillance de l’environnement professionnel est essentielle dans la lutte contre la maladie.»

D’après le site de l’Assurance maladie, le cancer de la vessie est le 7e cancer le plus fréquent en France. 13 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2018, en grande majorité (81 %) chez des hommes, en général âgés de 60 ans ou plus. Le tabac est à l’origine de la moitié de ces cancers chez l’homme. Le fait d’être exposé dans un milieu professionnel à plusieurs substances toxiques comme les amines aromatiques (présentes dans des produits pharmaceutiques, pesticides, colorants…) ou les hydrocarbures aromatiques polycliniques (industrie du goudron, des pneumatiques, du textile) augmentent également les chances de développer un cancer de la vessie.