Jeudi 16 octobre, à quelques jours de son incarcération, Nicolas Sarkozy était présent pour une ultime réunion au conseil d’administration du groupe Lagardère où il occupe un siège. Un statut privilégié qu’il conservera pendant sa détention, a confirmé le groupe. Nicolas Sarkozy restera également administrateur au sein du groupe hôtelier Accor et de l’entreprise française LOV Group.
Condamné à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du financement libyen, Nicolas Sarkozy ne peut plus exercer dans le domaine public, mais a toujours le droit de gérer une entreprise privée. Depuis 2020, l’ancien président fait partie des administrateurs de Lagardère, ancienne propriété d’Arnaud Lagardère, désormais sous la houlette de Vincent Bolloré, proche de l’ancien président. Bâti sur deux branches principales, dont l’édition (Hachette Livre notamment) et son activité de commerce dans les gares et les aéroports (Relay, Aelia Duty Free…), il détient aussi plusieurs médias (JDD, Europe 1, Elle International), ainsi que des salles de concert et de sport.
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Plus succinct dans ses déclarations auprès de l’AFP, le groupe hôtelier Accor confirme de son côté que Nicolas Sarkozy «est membre du conseil d’administration», sans plus de commentaire. A ce titre, il aura donc la charge de valider les comptes du groupe, qui doit présenter ses résultats trimestriels aux membres de son CA jeudi 23 octobre. Selon une information de la chaîne spécialisée BFM Business, l’ancien président déléguera son pouvoir au PDG d’Accord, Sébastien Bazin.
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Egalement administrateur chez LOV Group, Nicolas Sarkozy «continuera à siéger», a indiqué la société. Le groupe, créé en 2008 par l’entrepreneur français Stéphane Courbit, est notamment présent dans la production audiovisuelle (Banijay), les paris sportifs en ligne (Betclic), l’hôtellerie et la gastronomie de luxe (les Airelles, Ladurée).
Déclaré coupable le 25 septembre par le tribunal correctionnel de Paris, l’ancien chef de l’Etat a fait appel de son jugement mais sera quand même incarcéré jeudi, en raison du mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire prononcé à son encontre. Une mesure que le tribunal a justifiée par l’«exceptionnelle gravité des faits», commis par un responsable politique aspirant alors à la fonction suprême de la République.