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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Nomination de Michel Barnier : tout est à l’envers

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En désignant Barnier à Matignon, Emmanuel Macron a adoubé un parti battu au premier tour des législatives, LR, et celui qui a perdu au second tour, le RN. La gauche, elle, peut se mordre les doigts de n’avoir pas su faire de compromis.
Michel Barnier au siège des Républicains, à Paris le 11 avril 2022, après l'échec de la candidate du parti à la présidentielle, Valérie Pécresse (4,8%). (Corentin Fohlen/Libération)
publié le 5 septembre 2024 à 17h48

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Résumons : LR est l’un des perdants des dernières consultations électorales (européennes et législatives) et voilà que c’est l’un des membres de ce parti, Michel Barnier, à qui Emmanuel Macron confie les commandes du gouvernement et le soin d’être le chef de la «majorité». La dynamique politique, surprenante et spectaculaire, qui s’est manifestée entre les deux tours de scrutin des dernières législatives, avait consacré une volonté nette, précise et massive : le peuple français, par un sursaut de mobilisation, exprimait son refus catégorique de voir le Rassemblement national jouer un rôle dans le prochain exécutif. Des électeurs de gauche ont voté à droite pour appuyer cette conviction farouche ; des électeurs de droite ont voté à gauche pour les mêmes raisons.

Résultat ? C’est un représentant du cinquième groupe parlementaire (Les Républicains) qui est désigné Premier ministre grâce à la promesse du RN de lui laisser sa chance. Et voilà la situation pa