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Nord : Christian Poiret, un président de département en friction avec le social

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Après un dérapage verbal, ce dont il est familier, l’élu au caractère éruptif et au logiciel ultralibéral s’est mis à dos les travailleurs sociaux qui réclamaient plus de moyens. Il était entendu mercredi par la commission d’enquête parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l’enfance.
Christian Poiret à Lille en juillet 2022. (Blanquart/ANDBZ.Abaca)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille et Clémence de Blasi, Correspondante à Lille
publié le 6 février 2025 à 11h29

Mauvais début d’année pour Christian Poiret, le président divers droite du conseil départemental du Nord, avec mise sur le gril et dérapage verbal. «Si vous n’êtes pas bien ici, allez travailler ailleurs», a-t-il vociféré face à des assistantes sociales et des éducatrices spécialisées du service départemental de l’Aide sociale à l’enfance. C’était à une cérémonie de vœux à Téteghem dans le Dunkerquois, le 24 janvier. Les travailleurs sociaux y dénonçaient le manque de moyens et de places en tournant le dos à leur patron, pancartes revendicatives levées. La séquence, filmée, est devenue virale. «Il tapait du pied sur l’estrade, du poing sur son pupitre», raconte un témoin. Les agentes concernées, principalement des femmes, en sont restées sidérées, et l’auditoire consterné, les institutionnels présents gardant un visage de cire. Contacté par Libération, Christian Poiret n’a pas souhaité s’exprimer, renvoyant à un communiqué de presse dans lequel il a donné sa version des faits : «Durant mon intervention, des collaborateurs sont intervenus à l’initiative du syndicat SUD pour manifester leurs revendications avec violence et agressivité.» Il précise regretter cet événement. Dans les rangs, l’indignation continue de gronder : «Il dit qu’on est dans nos bureaux au chaud à attendre, quand les agents de la voirie travaillent dehors dans le froid, et il ne s’excuse pas», note une travailleuse sociale. Un bon connaisseur de la situation soupire :