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Espoir

«Notre père n’a plus beaucoup de forces» : les filles de Boualem Sansal en appellent à Emmanuel Macron pour sa libération

Nawal et Sabeha Sansal ont écrit une tribune ce mardi 15 avril dans «le Figaro», dans laquelle elles déplorent le nouveau regain de tension entre la France et l’Algérie, où leur père a été condamné à cinq ans de prison.
Une affiche demandant la "liberté pour Boualem Sansal", brandie à Paris le 25 mars 2025. (Thibault Camus/AP)
publié le 15 avril 2025 à 21h20

Au moment où la crise diplomatique s’aggrave de nouveau entre Paris et Alger, les deux filles Boualem Sansal ont appelé le président Macron à obtenir sa libération au plus vite dans une tribune ce mardi 15 avril sur le site du Figaro. «Après cinq mois à espérer, à attendre, à croire encore en la lumière de la justice, nous nous sentons aujourd’hui obligées, en tant que filles […] de nous adresser à vous», écrivent Nawal et Sabeha Sansal au président de la République, qualifiant cette demande de «dernier élan d’espoir».

Arrêté mi-novembre à l’aéroport d’Alger, l’écrivain franco-algérien a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour entre autres atteinte à l’intégrité du territoire. «Nous avions espéré, jusqu’au bout, qu’une grâce, même discrète, viendrait rétablir l’équilibre des choses. Nous avions cru que le président algérien, conscient de la situation humaine et sanitaire de notre père, entendrait cet appel. Mais il n’en est rien», regrettent les filles de l’écrivain. «Notre père, Boualem Sansal, a 80 ans. Il est malade. Il est écrivain. Et il est enfermé», soulignent-elles dans cette tribune.

Cet appel intervient alors que la crise diplomatique entre Paris et Alger repart de plus belle après une accalmie de seulement quinze jours, la France ayant décidé ce mardi d’expulser douze agents consulaires algériens en réponse à une mesure similaire de l’Algérie. Vendredi encore, Emmanuel Macron disait pourtant sa «confiance» dans le sort de l’écrivain.

A mesure que «les tensions entre la France et l’Algérie s’enlacent dans des jeux diplomatiques qui nous échappent, notre père reste là, otage d’un contentieux qui ne le concerne pas», fustigent les deux femmes. «Notre père n’a plus beaucoup de forces, mais il garde au fond des yeux cette étincelle qui, malgré tout, continue de croire en la beauté du geste politique. Nous vous demandons, Monsieur le président, de faire ce geste».