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Réactions

Nouveau gouvernement Lecornu : «macroniste pur jus», «pas de très bons signes»… Le PS maussade, LFI et le RN en mode censure

L’équipe de 34 ministres annoncée dimanche 12 octobre tard dans la soirée, qui mêle politiques et société civile, suscite chez les oppositions des réactions similaires à la reconduction de Sébastien Lecornu : dépit et colère.

Sébastien Lecornu à L'Hay-les-Roses, dans la banlieue sud de Paris, samedi 11 octobre 2025. (Martin Lelievre/AFP)
Publié le 13/10/2025 à 8h28

Même cause, même effet. Sitôt le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu annoncé dimanche 12 octobre dans la soirée, les oppositions ont lâché des nouvelles salves de critiques contre le Premier ministre reconduit et son équipe. Au Parti socialiste, qui détient en grande partie les clés de la survie de cet attelage, la réaction du premier secrétaire Olivier Faure a été pour le moins fraîche, avec un simple tweet «No Comment». Sur BFMTV, le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, a ensuite estimé «qu’il n’y avait» «pas de très bons signes qui sont donnés». Il a rappelé que sans suspension de la réforme des retraites annoncée dès la déclaration de politique générale mardi de Lecornu, mardi après-midi, «le PS censura le gouvernement qui tombera dans la foulée».

Du côté des communistes, le sénateur et candidat à la mairie de Paris Ian Brossat a estimé sur X qu’il s’agit «d’un énième gouvernement macroniste : une vieille collection de technos pur jus, de LR défroqués, d’ambitieux sans principes et leur inévitable lot de casseroles». Il a notamment ciblé Rachida Dati qui brigue également la capitale, reconduite au ministère de la Culture en dépit de sa mise en cause dans deux affaires judiciaires. «Sans rupture ce sera donc la censure», avait lancé le PCF vendredi soir après la nouvelle nomination de Sébastien Lecornu.

La patronne des écologistes, Marine Tondelier, a elle aussi semblé consternée par l’équipe Lecornu II. «Je ne commenterai pas ce soir. Tout le monde a compris ce que j’en pense». Le député François Ruffin (L’Après, ex-insoumis), a préféré l’ironie : «Pas de commentaire avant 9 h 45 demain, le temps de voir si le gouvernement survit à sa propre nomination». Le premier avait chuté lundi dernier, au bout de 14 heures seulement.

Cette nouvelle équipe provoque en tout cas une nouvelle crise au sein du parti Les Républicains, en accueillant 6 membres de la formation de droite malgré la décision de la formation de ne pas y participer. «Les membres LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer des Républicains», a martelé le parti de Retailleau - pas reconduit à l’Intérieur -, sans davantage de réactions officielles.

«Ne déballez pas trop vite vos cartons»

Sans surprise, la France insoumise et le Rassemblement national ont une nouvelle fois promis de censurer le gouvernement Lecornu II. La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, a fustigé la nouvelle équipe ministérielle tout juste annoncée estimant qu’elle était le signe d’une «Macronie de plus en plus isolée et rabougrie». «Un conseil aux nouveaux arrivants : ne déballez pas trop vite vos cartons. La censure arrive. Et le départ de Macron suivra», leur a-t-elle lancé sur X. Pour le président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, le député insoumis Eric Coquerel, il s’agit «d’un pur gouvernement macroniste à l’image du budget qu’il va transmettre à l’Assemblée mardi matin», appelant à ne pas se laisser duper par «certains noms»«pour faire “société civile”».

La cheffe de file du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a annoncé le dépôt dès lundi d’une motion de censure contre le gouvernement Lecornu II. «Le président de la République doit annoncer au plus vite la dissolution de l’Assemblée nationale», a ajouté la responsable d’extrême droite - en théorie inéligible après sa condamnation -, assurant que des élections anticipées conduiraient à une victoire de son parti.

Les motions de censure sont généralement soumises au vote des députés 48 heures après leur dépôt. Sébastien Lecornu pourrait ainsi se retrouver sur la sellette dès mercredi si le RN et LFI déposent leurs textes ce lundi, ou jeudi en cas de motion après son discours de politique générale mardi après-midi.