Bernard Cazeneuve Premier ministre. On comprend que l’idée puisse plaire à une famille sociale-démocrate française éparpillée depuis 2017 et l’échec de François Hollande. Ceux qui ont cru en Emmanuel Macron (puis ont été déçus). Ceux qui sont restés garder la vieille maison socialiste mais n’ont jamais accepté que le PS soit relégué derrière Jean-Luc Mélenchon, ce «camarade» dont ils se moquaient gentiment en congrès ou bureau national. Ceux, enfin, qui naviguent dans les eaux trop plates situées entre macronie et Nouveau Front populaire sans oser choisir un camp. Pour ces trois branches de la famille, Cazeneuve à Matignon (ou un autre socialiste puisque le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, semble en campagne dans certains médias conservateurs) aurait la saveur d’une renaissance.
Le billet de Thomas Legrand
Mais le cadeau macronien pourrait vite se révéler un poison lent capable de détruire – pour longtemps – ce que la gauche socialiste tente de reconstruire avec difficulté depuis sept ans. Car si l’ancien Premier ministre de François Hollande retrouve la rue de Varenne, quelle politique mènera-t-il ? Assurément pas celle pour laquelle a été élue la soixantaine de députés de son ex-parti (Bernard Cazeneuve a quitté le PS car n’acceptant pas l’alliance avec La France insoumise au sein de la Nouve