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Analyse

Nouvelle-Calédonie : l’élargissement du corps électoral enflamme l’Assemblée

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Le projet de loi constitutionnelle, qui devrait être adopté ce mardi soir par les députés, a réveillé le spectre des violences des années 80 et entraîné la mise en place d’un couvre-feu à Nouméa. L’opposition dénonce un «passage en force» de la majorité.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale le 14 mai 2024. (MEHDI FEDOUACH/AFP)
publié le 14 mai 2024 à 20h37

De la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement connaissait les aspects éruptifs, et les fils inextricables. Il aura fallu attendre le début de l’examen du projet de loi constitutionnelle qui prévoit d’élargir le corps électoral calédonien, lundi 13 mai à l’Assemblée, pour que le territoire du Pacifique s’embrase, ravivant le spectre des «événements» de la décennie 1980. Sous pression, l’exécutif tente depuis d’éteindre une nouvelle flambée de violences, à 17 000 kilomètres de Paris. Tout en essuyant les critiques des oppositions. A un Premier ministre scotché à ses fiches, ce mardi dans l’hémicycle, le président des députés communiste, André Chassaigne, a adressé un concentré des critiques émises à l’encontre de son gouvernement : «En Kanaky-Nouvelle-Calédonie la situation était prévisible et vous ne l’avez pas empêchée.»

Après des émeutes dans la nuit de lundi à mardi, un couvre-feu a été décrété à Nouméa. Partout, des véhicules ont été incendiés, des magasins pillés. Dans la soirée de ce mardi, une mutinerie a éclaté au centre pénitentiaire de Camp-Est, où trois surve