C’est une première. Après cinq mois crise, les indépendantistes kanak ont désigné jeudi Louis Mapou comme chef du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie. Géographe de formation, militant historique passé par les conseils d’administration des grandes entreprises du nickel, l’homme va piloter le pays dans la phase ultime de l’accord de Nouméa, qui prendra fin avec le troisième et dernier référendum d’autodétermination, le 12 décembre. Libération l’a rencontré au lendemain de son élection.
En tant que militant indépendantiste, que ressentez-vous à l’heure où votre mouvement prend la tête du gouvernement local ?
Cela fait partie des moments rares dans un mouvement de libération comme le nôtre, où on a l’impression d’une trouée dans la stratosphère, d’une brèche ouverte qui ramène énormément d’images. On revoit le vieux qui est parti [le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, assassiné par un extrémiste kanak en