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Libération
Et un, et deux et trois...

Nouvelle-Calédonie: ouverture du troisième (et dernier) référendum d’autodétermination

Référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédoniedossier
Pour la troisième et dernière fois, 185 004 électeurs sont appelés aux urnes. La victoire du non à l’indépendance semble une nouvelle fois assurée, les indépendantistes ayant décidé de bouder le scrutin.
Troisième référendum de la série prévue par les accords de Nouméa, le scrutin devrait voir le non l'emporter, du fait du boycott annoncé des indépendantistes. (THEO ROUBY/AFP)
publié le 11 décembre 2021 à 21h07
(mis à jour le 11 décembre 2021 à 21h07)

La Nouvelle-Calédonie a commencé à voter dimanche pour un troisième et dernier référendum d’autodétermination, qui clôt un processus de décolonisation inédit entamé il y a plus de 30 ans sur ce territoire français stratégiquement situé dans la zone indo-pacifique.

Au total, 185 004 électeurs calédoniens, figurant sur une liste électorale spéciale, sont appelés pour la troisième et dernière fois à répondre à la question : «Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?»

Les deux précédents référendums organisés dans le cadre de l’accord de Nouméa en 2018 et 2020 avaient été remportés par le camp loyaliste, mais avec un score en baisse passant de 56,7 % à 53,3 % de voix pour le non à l’indépendance.

La victoire du non à l’indépendance semble une nouvelle assurée dimanche, les indépendantistes ayant décidé de bouder le scrutin faute d’en avoir obtenu le report. que l’épidémie de Covid-19 ne leur permettait pas de «mener une campagne équitable», et ne tenait pas compte de leurs deuils. Pour ne rien arranger, l’archipel a été placé en alerte pré-cyclonique ce week-end, ce qui pourrait également avoir des conséquences sur la participation.

Le long chemin de l’autodétermination

Les Néo-Calédoniens sont engagés dans ce processus depuis les années 1980, quand la Nouvelle-Calédonie a connu une période de troubles qui a culminé avec la prise d’otages et l’assaut de la grotte d’Ouvéa en mai 1988, au cours desquels 19 militants kanaks et six militaires ont été tués.

Moins de deux mois après ce drame, indépendantistes et loyalistes concluaient les accords de Matignon, qui revoyaient la répartition des pouvoirs en Nouvelle-Calédonie. Dix ans plus tard, la signature de l’accord de Nouméa instaurait un processus de décolonisation sur vingt ans pour cette collectivité d’outre-mer française. Cet accord prévoyait une succession de trois référendums pour demander aux habitants s’ils voulaient que l’île «accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante».

Quel que soit le résultat du référendum, «le jour d’après, il y aura une vie ensemble» avec la France, notamment «compte tenu de la réalité géopolitique de la région», a ainsi assuré jeudi le président Emmanuel Macron.

Le FLNKS et les nationalistes ont déjà prévenu jeudi dans un communiqué qu’ils récusaient toute rencontre avec le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé vendredi à Nouméa, avant l’élection présidentielle française, en avril 2022.