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L’esprit des accords de Nouméa, signés en 1998, est mort. Ce processus avait été initié en 1988 par Michel Rocard, homme de compromis alors que notre culture politique prend souvent le compromis pour une compromission. Michel Rocard et les acteurs locaux de l’époque avaient réussi à résoudre le terrible conflit de légitimité qui mine la vie politique de cet archipel, siège d’une colonie de peuplement agressive et violente depuis 1853 qu’a si bien expliquée Benoit Trépied dans Colonisations, notre histoire (dirigé par Pierre Singaravélou, Ed. Seuil). Conflit entre le principe républicain selon lequel un homme (ou une femme) égale une voix, et le principe non moins sacré selon lequel tout peuple colonisé a le droit à son autodétermination. Conflit d’autant plus inextricable que les «colonisés» ne représentent que 40 % de la population.
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Depuis 1998, le processus de Nouméa s’est déroulé comme prévu. Mais les inégalités et la discrimination entre les communautés ne se sont pas résorbées et l’idéologie décoloniale a remplacé, dans