Et maintenant, la menace du «référendum». Drôle d’attitude que celle d’un président de la République venu à Nouméa pour apaiser, promettant que la réforme du corps électoral de Nouvelle-Calédonie «ne passe [rait] pas en force» et qui, sitôt monté dans son Airbus, affirme au Parisien qu’il peut faire appel à tous les Français pour régler le sujet. Pas sûr que le message soit bien reçu par des indépendantistes. Samedi, dans un communiqué commun, avant que les propos du chef de l’Etat ne soient rendus publics, ils ont fixé comme «préalable à la sortie de crise» le retrait du projet de loi constitutionnelle. Voté par les deux chambres du Parlement, celui-ci permettrait à 25 000 nouveaux potentiels votants – principalement d’origine européenne – de participer aux élections provinciales prévues fin 2024. Dans cette réaction, très attendue depuis la visite expresse et inopinée d’Emmanuel Macron sur la Grande Terre, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) se satisfait notamment de voir «que le chef de l’Etat propose aujourd’hui un nouveau cadre de travail qui permettrait, comme demandé inlassablement depuis plusieurs mois, de créer des conditions propices à la discussion et la négociation de manière à pouvoir aboutir à un accord politique global en se donnant tout le temps nécessaire». «Cadre de travail» qui, malgré la présence de trois hauts fonctionnaires mandatés par l’Elysée pour mener cette «mission»
Analyse
Nouvelle-Calédonie : risque d’enlisement après la proposition de référendum national de Macron
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Manifestation indépendantiste sur le passage du convoi d'Emmanuel Macron, le 23 mai à Nouméa. (Ludovic Marin/AFP)
par Lilian Alemagna
publié le 26 mai 2024 à 19h49
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