Pas sûr que dans ces conditions, la question soit vraiment tranchée. Pour la troisième fois depuis 2018, les Néo-calédoniens ont refusé que leur archipel «accède à la pleine souveraineté et devienne indépendant». Le «non» à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie l’a largement emporté avec 96,5 % des suffrages exprimés, selon les résultats provisoires partagés par Nouvelle-Calédonie La 1ère.
Ce score est bien plus large que lors des deux précédents référendums organisés dans le cadre de l’accord de Nouméa, en 2018 et 2020. Par deux fois, le camp loyaliste l’avait déjà emporté, avec 56,7 % puis 53,3 % des suffrages exprimés. Pas de quoi pour autant penser que ce nouveau résultat signifie que les habitants de l’archipel sont aujourd’hui plus attachés à Paris que l’année dernière.
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Ce plébiscite pour le maintien d’une Nouvelle-Calédonie française s’explique en grande partie par l’appel au boycott du scrutin par les indépendantistes. Ils avaient demandé, sans être entendus par le gouvernement, un report du référendum, compte tenu de l’épidémie de Covid-19 qui ne leur permettait pas de «mener une campagne équitable» et ne tenait pas compte de leurs deuils.
Abstention record
L’appel a été massivement suivi. Seuls 43,88 % des Néo-Calédoniens se sont déplacés aux urnes dimanche, contre 85,69 % en 2020. Dans certaines communes historiquement en faveur de l’indépendance, l’abstention a atteint des sommets. Comme le rapporte Nouvelle-Calédonie La 1ère, seuls 0,6 % des votants de Belep ont ainsi décidé de voter. Soit… six habitants.
Malgré les critiques, ce troisième et dernier référendum met fin au processus de décolonisation inédit entamé il y a plus de 30 ans en Nouvelle-Calédonie. Il faisait suite à un accord conclu entre indépendantistes et loyalistes en juin 1988, deux mois après la prise d’otages et l’assaut de la grotte d’Ouvéa lors desquels 19 militants kanaks et six militaires avaient été tués.
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Après ce nouveau refus de l’indépendance, l’inquiétude plane désormais sur l’après. Une période de transition désormais s’ouvrir pour établir la base des futures relations entre Paris et Nouméa. Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu est d’ailleurs arrivé dans la capitale de l’archipel vendredi pour rencontrer loyalistes et indépendantistes. Mais le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS, rassemblement de partis favorables à l’indépendance) a déjà prévenu qu’il refusait de le rencontrer.
Emmanuel Macron a prévu de s’exprimer à 13 heures (heure de Paris) à propos de ce résultat, d’après la télévision La 1ere.
Mis à jour à 12h46 avec les résultats provisoires.