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Nomination

Nouvelle valse au ministère de l’Education, la macroniste Anne Genetet remplace Nicole Belloubet

Gouvernement Bayroudossier
La députée des Français de l’étranger succède dans le nouveau gouvernement Barnier annoncé ce samedi 21 septembre à Nicole Belloubet, qui n’était arrivée à l’Education nationale qu’en février dernier.
Anne Genetet à l'Assemblée nationale le 12 mars 2024. (Thomas Samson/AFP)
publié le 21 septembre 2024 à 20h02
(mis à jour le 22 septembre 2024 à 11h29)

Le séjour rue de Grenelle aura été court pour Nicole Belloubet. Nommée en février 2024 par Gabriel Attal, la ministre démissionnaire de l’Education est remplacée par la députée des Français de l’étranger Anne Genetet, une des surprises du nouveau gouvernement Barnier, annoncé ce samedi 21 septembre au soir. La nouvelle ministre est la cinquième à occuper ce poste en un peu plus de deux ans, après Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra puis Nicole Belloubet, qui fut par ailleurs garde des Sceaux trois ans sous le gouvernement d’Edouard Philippe. L’Education est annoncée comme l’une des «priorités du gouvernement» par Michel Barnier.

Jamais encartée avant 2017, la députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger, élue en 2017 puis réélue en 2022 et 2024, est médecin de formation. La native de Neuilly-sur-Seine a exercé à la Croix-Rouge et en centre de protection maternelle infantile. Inconnue du grand public, et surtout des enseignants, Anne Genetet a consacré une bonne partie de ses mandats aux questions de diplomatie et de défense, sans s’impliquer particulièrement sur les dossiers liées à l’éducation. Contactée par l’AFP, la nouvelle ministre, se présentant comme «une fille de l’école publique, de bout en bout, de l’école à la fac», a dit vouloir «travailler sur la dévalorisation du métier et la solitude des enseignants, ainsi que sur le besoin de formation continue».

Les syndicats enseignants ont regretté cette nouvelle valse à la tête de leur ministère : «Même la Macronie ne sait pas ce qu’elle connait vraiment des dossiers Éduc. Mais ils sont contents, ils ont le poste», a cinglé sur X, avant même la nomination, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. En «colère», Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré, voit dans la ministre un «clone de Gabriel Attal pour continuer la politique engagée». «Une fois de plus sous Macron, l’école sert de variable d’ajustement. Or, elle exige une réelle expertise et ne peut être simple objet des équilibres politiques !», a déploré Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa.

Un projet édulcoré à la rentrée 2024

Plusieurs dossiers très sensibles attendent la nouvelle ministre, notamment sur les suites du «choc des savoirs», une série de mesures annoncées par Gabriel Attal fin 2023. Rejetée par le monde enseignant, elle comprend notamment l’instauration de classes de niveau au collège pour s’adapter aux capacités des élèves. C’est finalement un projet édulcoré qui a été mis en place à la rentrée 2024. Selon les chiffres rendus publics par des syndicats de professeurs et de chefs d’établissement, un tiers des collèges seulement avait mis en place à la rentrée les «groupes de besoins» de français et mathématiques en sixième et cinquième, une partie des profs refusant de «trier les élèves».

Parmi les autres sujtets chauds figurent l’attractivité du métier, l’application de la réforme de la formation initiale des enseignants, annoncée au printemps par Emmanuel Macron, l’expérimentation de l’uniforme, la place des écrans à l’école ou encore le caractère obligatoire ou non du brevet pour passer en seconde, une mesure qui devait entrée en vigueur en 2025 avant d’être finalement reportée à 2026 en raison de l’absence de gouvernement.