Est-ce une opération de communication réussie ? Etant donné que nous avons décidé ici d’en écrire quelques lignes, on serait tenté de répondre que oui. Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat méconnue chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable a été vaccinée mardi devant caméra et photographe à l’hôpital Necker de Paris pour faire la promotion de la protection des femmes enceintes contre le Covid-19. «En France, nous avons appliqué strictement le principe de précaution, a déclaré la députée de Paris, enceinte de cinq mois. En tant que ministre aujourd’hui, il me semble important de passer du principe de précaution à un principe de responsabilité. Je fais confiance dans les médecins qui m’entourent, qui m’accompagnent et qui ont le recul nécessaire.»
Mais le médecin qui l’«entoure» ce mardi-là et qui réalise l’injection pour l’opération de com du gouvernement lancé dans une course à la vaccination contre la diffusion estivale du variant delta n’est autre que son collègue ministre de la Santé, Olivier Véran. Le même dont le biceps avait, début février, affolé les réseaux sociaux lorsqu’il avait, lui aussi, utilisé les caméras pour faire la promotion des doses mal aimée d’Astra Zeneca et inciter ainsi les soignants réticents à suivre le début du mouvement vaccinal.
💉 La grossesse ne protège pas contre le #COVID19, le vaccin si.
— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) July 27, 2021
Merci à @olivierveran et à l’@hopital_necker pour cette deuxième dose ✅ pic.twitter.com/3afUASSTAj
Du coup, on est encore tenté de se dire : «en ont-ils trop fait ?» Le trop de communication ne nuit-il pas au message de civisme et de protection sanitaire que l’exécutif a voulu – à juste titre – envoyer ? Olivia Grégoire ne pouvait-elle pas, comme tout le monde, se faire injecter sa seconde dose par un simple médecin, un infirmier, un pharmacien ou un pompier avec un Olivier Véran, certes présent pour diffuser ensuite le message déjà porté le 20 juillet à l’Assemblée qu’il n’y a «aucune contre-indication au vaccin ARN messager» pour les femmes enceintes, «y compris la grossesse au premier trimestre» ? Peut-être. Mais en aurait-on autant parlé sur les réseaux ? La photo aurait-elle eu la même portée ? Sûrement pas.