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Au comptoir de Chez Pol

Olivier Faure juge que Jean-Luc Mélenchon «rend impossible» une alliance à gauche après les européennes

Fin de viedossier
Indiscrétions piquantes, maladresses vaches ou douces confessions : chaque jour, retrouvez les brèves qui auscultent le monde politique.
Olivier Faure, à Saint-Herblain, près de Nantes, le 13 avril 2024. (Sebastien Salom-Gomis/AFP)
publié le 7 mai 2024 à 11h52

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Jean-Luc Mélenchon serait-il définitivement persona non grata à gauche, hors La France insoumise (LFI) ? C’est l’impression que donne Olivier Faure ce matin sur Sud Radio. Le patron du Parti socialiste a annoncé qu’un rassemblement de la gauche sera l’objet de discussions après les européennes. Mais le leader de LFI en sera exclu. «C’est absolument clair, il n’y a aucune possibilité aujourd’hui de retrouver quelqu’un qui traite Jérôme Guedj de délateur», balance-t-il, faisant référence aux nombreux différends entre les deux hommes ces derniers jours. «Il flirte avec les lignes jaunes. Il tourne toujours autour du pot. Il qualifie les gens [ici Jérôme Guedj] en parlant de son judaïsme, […] laissant penser qu’il serait lui-même otage d’une communauté, la communauté juive… Tout ça est indigne», a encore réagi Faure, actant une rupture définitive avec son ancien allié de feu la Nupes. Sur la question justement de l’union à gauche, le boss des roses rejette donc la faute sur l’insoumis : «Je crois que Mélenchon fait tout pour rendre impossible une alliance des uns avec les autres. Il est celui qui met le feu à la plaine chaque matin. […] Cependant, je ne crois pas aux gauches irréconciliables.» Si les gauches ne sont pas irréconciliables, Faure et Mélenchon semblent bien l’être devenus.

Coup de projecteur

Du Bureau des légendes à une vraie enquête sur la légalisation du cannabis, il n’y a eu qu’un pas pour Mathieu Kassovitz. Son nouveau documentaire, sorti le 2 avril, va être projeté à l’Assemblée le 12 juin, sur proposition du député LFI Christophe Bex, révèle RMC. L’acteur et réalisateur a enquêté pendant un an dans dix pays différents pour comparer les réussites et les échecs de la légalisation de cette drogue, ainsi que les conséquences de sa consommation. La projection du documentaire en présence des députés sera suivie d’un débat, alors que ce sujet, porté globalement par la gauche, divise la macronie.

Lendemains difficiles

C’est une bonne situation, ça, conseiller ministériel du gouvernement Attal ? Pas vraiment, si l’on en croit les départs et témoignages qui se sont multipliés dans les cabinets de Prisca Thévenot, d’Aurore Bergé, ou encore de Sarah El Haïry. Des cas de management que l’on qualifiera de pas très sains, auxquels s’ajoute celui du secrétaire d’Etat à la Mer, Hervé Berville. Selon une enquête de Marianne, son goût pour les longues nuits de fiesta mettrait en difficulté ses équipes, contraintes de gérer un emploi du temps sans cesse chamboulé par ses pannes de réveil et ses disparitions inexpliquées en matinée. De nombreux témoignages y font état de moments gênants où son cabinet doit gérer les rendez-vous prévus en autonomie, sans aucune nouvelle de leur ministre, et donc bien en peine de justifier son absence. Ajouté à une certaine dose de reproches de l’intéressé vis-à-vis de ses collaborateurs, l’hebdomadaire décrit une équipe au bord de la crise de nerfs. Et honteuse d’une attitude aussi désinvolte de la part de leur patron.

Marche ou grève

Après l’offensive de la droite sénatoriale contre le droit de grève, voilà que la majorité présidentielle s’y met à l’Assemblée. Avec à la baguette le président de la commission du développement durable de l’Assemblée, Jean-Marc Zulesi. Le député macroniste a ainsi déposé une proposition de loi pour encadrer le droit de grève dans les transports en commun, rapporte le Parisien. Mais le quotidien précise que «la proposition n’a pas franchi l’arbitrage de l’exécutif». Pas le moment de se mettre les syndicats à dos à l’approche des Jeux olympiques. Zulesi explique que son texte était bien différent de celui du Sénat qui voulait empêcher de faire grève à certains moments de l’année et qui, selon lui, «ne tient pas» : «Avec tout le respect que j’ai pour le Sénat, ma proposition de loi respecte la Constitution.» Lui veut «lutter contre quelques pratiques qui contournent ou abusent des libertés données par le droit de grève», tout en se disant «attaché à ce droit». Le sujet divise la majorité et jusqu’au gouvernement où la ministre aux Relations avec le Parlement venue de la droite, Marie Lebec, diverge du ministre des Transports venu de la gauche, Patrice Vergriete.

Bizutage

Les molières 2024 (dédiés à la mémoire de Bernard Pivot) ont mis à l’honneur Francis Huster ou encore une pièce parlant d’exilés iraniens, hier soir, lors d’une cérémonie marquée par plusieurs prises de position politiques, notamment contre les coupes budgétaires. Rachida Dati, qui cette fois n’avait pas séché l’événement, quitte à rater le dîner d’Etat pour Xi Jinping à l’Elysée, en a particulièrement pris pour son grade. «Merci à tout le monde sauf à madame la ministre !» a ainsi lancé la maîtresse de cérémonie, l’humoriste Caroline Vigneaux, dont l’énergie a permis de lutter contre les quelques longueurs. «Vous nous récupérez les 204 millions d’euros [en moins sur le budget de la culture, ndlr], vous ne touchez pas à l’intermittence. Et on vous libère à temps pour la mairie de Paris !» a-t-elle encore ironisé. Présente dans la salle des Folies Bergère, Dati n’a pas pris la parole, mais avait posté une vidéo en début de soirée dans laquelle elle a assuré que «le régime de l’intermittence doit être préservé».

Six

Les sujets de bioéthique transcendent bien souvent les clivages partisans. Et la gauche ne fait pas exception. Le Figaro rapporte l’existence d’un petit groupe de six députés opposés au projet de loi sur la fin de vie, qui ont organisé une réunion sur le sujet le 9 avril. On y trouve trois catholiques de gauche : le socialiste Dominique Potier, le communiste Pierre Dharréville et l’écologiste Lisa Belluco. Mais aussi des élus sans foi revendiquée comme les communistes André Chassaigne et Soumya Bourouaha, et la socialiste Cécile Untermaier. Leur opposition à la loi repose essentiellement sur la critique d’une conception jugée trop libérale, et la crainte que les personnes pauvres abrègent leur vie pour ne pas faire peser à leurs proches le coût de certains soins ou d’une place en Ehpad. De quoi, espèrent-ils, élargir le débat.