Menu
Libération
Interview

Olivier Véran en tournée dans les villes d’extrême droite : «Retirons de notre vocabulaire l’expression “ça fait monter le RN”»

Article réservé aux abonnés
Dans une macronie largement atone vis-à-vis de l’extrême droite, le porte-parole du gouvernement veut sonner le réveil et dénonce sa dangerosité et sa banalisation du parti lepéniste.
Olivier Véran à Beaucaire, le 15 septembre. (Denis Allard/Libération)
publié le 5 décembre 2023 à 14h02
(mis à jour le 5 décembre 2023 à 14h59)

«Ils ne commettent pas d’erreurs», «dans l’hémicycle, ils ont un comportement républicain», «c’est dur de les démasquer, ils ne sortent pas du bois, Marine Le Pen les cornaque»… Dix-huit mois après l’entrée à l’Assemblée nationale de 88 députés du Rassemblement national, ministres et parlementaires de la majorité peinent encore à trouver leurs angles d’attaque contre les troupes du parti d’extrême droite… Quand ils ne flattent pas carrément, en coulisses, le président du RN, Jordan Bardella, jugé «féroce» et «charismatique» – certes, dans l’idée de miser sur une future rivalité entre Marine Le Pen et son jeune héritier – ou ne complimentent pas Sébastien Chenu, «un très bon vice-président de l’Assemblée nationale». Les macronistes rendent coup pour coup aux insoumis et se répandent sur la fin de la Nupes, mais semblent bien plus mous quand il s’agit de s’en prendre au parti d’extrême droite, qui poursuit tranquillement sa normalisation. En septembre, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a entamé une tournée des fiefs dirigés par le Rassemblement national. Beaucaire, Fréjus, Hayange, puis Hénin-Beaumont vendredi. Au début, les élus RN venaient sourire (jaune) sur la photo, désormais ils boycottent la venue du ministre, dénonçant ses coups de com.