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Stratégie

Omicron: pourquoi l’exécutif laisse-t-il filer?

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A trois mois de l’échéance présidentielle, le gouvernement navigue à vue dans une vague inédite mêlant deux variants du Covid-19. Une manœuvre délicate dans laquelle il vise l’«équilibre».
French Health Minister Olivier Veran speaks during a session of questions to the Government at the French National Assembly in Paris, France, Tuesday, Jan. 4, 2022. France's lower house of parliament is voting on a government plan to require full vaccination to enter restaurants, tourist sites, sports facilities and other venues. (AP Photo/Francois Mori) (Francois Mori/AP)
publié le 6 janvier 2022 à 21h25

Laisser filer omicron tout en freinant delta. La manœuvre est inédite pour l’exécutif, confronté à une vague épidémique où se mêlent le variant delta, si virulent qu’il faut l’endiguer, et le variant omicron, si rapide qu’il est vain de vouloir le stopper. «Tous les pays qui ont essayé d’arrêter omicron se sont cassé les dents, répond-on au ministère de la Santé. Pour cela, il faudrait remettre le pays sous cloche comme en mars 2020.» Inacceptable pour une population à qui le chef de l’Etat a promis «le bout du tunnel» il y a un an avec l’arrivée des premiers vaccins. Inutile avec un variant ultra contagieux mais a priori moins dangereux. Le laisser totalement filer pour obtenir enfin l’immunité collective ? L’exécutif ne peut prendre ce risque avec si peu de recul. «Si on avait qu’un seul variant dans cette vague ce serait trop cool, poursuit-on dans l’entourage d’Olivier Véran. Malheureusement, ce n’est pas le cas.» Car si le gouvernement s’attend à voir des non-vaccinés infectés par omicron remplir les lits «classiques» des hôpitaux, ceux qui contractent delta risquent, eux, d’encombrer les services de réanimation.

Victoire politique

Le maître mot au sein du gouvernement est donc «équilibre». «Entre l’économique, le sanitaire et l’éducation, insiste-t-on au porte-paro