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Vu de Nouméa

«On attend des explications» : en Nouvelle-Calédonie, l’accord historique de Bougival accueilli avec prudence

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Au lendemain du compromis sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, des premières critiques s’élèvent dans l’archipel, laissant présager de difficiles explications entre les formations signataires et leurs bases militantes.
Le drapeau du Front de libération nationale kanak et socialiste, à Nouméa, le 15 mai 2024. (Nicolas Job/AP)
par Baptiste Gouret, Correspondant à Nouméa
publié le 13 juillet 2025 à 11h44

Et si le plus dur était, finalement, à venir ? Les formations indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie sont parvenues à un accord, samedi 12 juillet, après des mois de négociations, parfois houleuses, et un sommet parisien qui aura tenu toutes ses promesses. Désormais, un nouveau défi s’impose à elles : convaincre les Calédoniens du bien-fondé de ce compromis politique, qui sera soumis au vote de la population en février 2026.

La tâche devrait s’avérer délicate. Au lendemain de sa signature, le nouvel accord soulève déjà de nombreuses critiques dans l’archipel, en provenance des deux camps. D’abord sur la forme. Alors que la délégation indépendantiste du Front de la libération nationale, kanak et socialiste (FLNKS) ne disposait d’aucun mandat pour signer un compromis, une partie des militants indépendantistes s’étonne de la liberté prise par leurs responsables. «On est sous le choc, dit Marcel Toyon, membre du parti Union calédonienne, principale composante du Front. On a répété qu’ils ne devaient rien signer.»

«Rupture fondamentale»

Au deuxième jour du sommet organisé à Bougival, les négociateurs du FLNKS avaient pourtant réaffi