Jean-Jacques Gaultier pouffe : «Ils sont aussi bons en orthographe qu’en courage». Samedi 15 juin, en ouvrant la boîte aux lettres de sa permanence, le député LR des Vosges, candidat à sa propre succession pour les élections législatives, a eu la surprise de découvrir une lettre verte au contenu lapidaire. «Tu dois renoncer si non (sic) on auras (sic) ta peau, en ton château», menace la missive, imprimée en lettres grasses et majuscules. Suivi d’une signature : «Un commando RN départemental». Plus accablé qu’inquiet, l’élu de 60 ans dément : «Je ne vis pas dans un château».
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Auprès de Libé et confirmant une information de Vosges Télévision, Jean-Jacques Gaultier précise avoir déposé plainte. «La pièce est désormais sous scellée et des empreintes ont été relevées», annonce-t-il. Pour l’heure, sur le réseau social X (ex-Twitter), Sébastien Humbert, délégué départemental du RN des Vosges dément : «Le RN_Vosges n’est aucunement responsable de cet écrit et condamne évidemment ces méthodes et intimidations visant assurément à nuire au RN». Le député LR relève lui la date de l’envoi du courrier : le 12 juin.
Ce jour-là, le candidat tempêtait auprès des médias locaux. Le président de son parti, Éric Ciotti, venait d’émettre le souhait d’une alliance avec le RN. «Quand j’ai pris connaissance de sa position, je m’y suis opposé très fermement. Aujourd’hui, je remarque que c’est dans ce contexte que j’ai reçu cette lettre», retrace-t-il. Désormais, une soixantaine de membres de sa famille politique bénéficient du soutien du RN. Jean-Jacques Gaultier, lui, prône une «fidélité» à son parti.
«C’est quand même symptomatique»
Dans sa carrière politique, en six candidatures à des législatives, le député sortant l’assure : jamais il n’avait encore reçu de telles menaces. Et encore moins «sur notre territoire qui est un territoire rural», s’étonne-t-il. «C’est quand même symptomatique et symbolique d’un climat malsain», analyse l’élu.
Désormais, l’homme le confie : il a trouvé l’affaire «extrêmement choquante». Mais à 13 jours du premier tour des élections, prévu le 30 juin, le candidat lancé en pleine en campagne n’est jamais bien loin : «Ça n’a fait que renforcer ma détermination à lutter contre les extrêmes». Autour de lui, l’événement a suscité l’émotion et le Républicain assure avoir reçu des messages de soutien «d’un peu partout». A l’exception du RN. «Ils ne m’ont pas appelé», souligne-t-il.