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Libération
Reportage

«On dirait une cour de récréation» : dans le Nord, des citoyens écœurés par la crise politique

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A Hautmont, commune très abstentionniste, les habitants croisés samedi 11 octobre, au lendemain de la seconde nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, oscillent entre colère et profonde indifférence pour une politique vue comme étrangère à leur vie.

Dans les rues d'Haumont (Nord), samedi 11 octobre. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
ParStéphanie Maurice
correspondante à Lille
Publié le 11/10/2025 à 15h43

«Ah, il est revenu ?» Valérie, 55 ans, agente hospitalière, croisée dans les rues d’Hautmont (Nord) ce samedi matin, tombe des nues. Elle ignorait que Sébastien Lecornu venait d’être renommé Premier ministre. Elle a une bouffée de colère : «C’est n’importe quoi. Macron, il fait vraiment ce qu’il veut.» Jusque-là, Valérie votait, mais elle n’est pas sûre de retourner aux urnes pour la présidentielle. Trop dégoûtée. «On vote pour des prunes. De toute façon, il y a de la tricherie», estime-t-elle. Son amie, Martine, 62 ans, longtemps mère au foyer, maintenant aidante pour ses parents vieillissants, explique : «Ça va trop vite pour les résultats, ils tombent trop tôt à la télé. Ils savent déjà qui c’est à l’avance.»

«Qu’est-ce qu’on aura de plus en votant»

Pourtant, Valérie n’est pas indifférente à la politique, elle est de toutes les actions organisées par la CGT à son travail. «On est de moins à moins à s’occuper des gens malades. Parfois, on est quatre pour brancarder tout l’hôpital», regrette-t-elle. «Ils ont des sous pour des conneries, alors qu’ils devraient déjà