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Libération
Reportage

«On m’a lancé “t’es sur une terre RN“, l’air de dire on t’a à l’œil» : en Gironde, les élus de gauche ciblés par les militants d’extrême droite

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Dans le département de Nouvelle-Aquitaine, la progression du vote Rassemblement national entre 2022 et 2024 s’est accompagnée d’une libération de la parole xénophobe, homophobe et anti-écolo.
La socialiste Pascale Got a été visée par des commentaires agressifs et des insultes de la part d'électeurs du RN après avoir vaincu leur candidat dans le Médoc. (Thibaud Moritz/AFP)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 25 avril 2025 à 17h41

Pour la première fois de sa carrière, Pascale Got, députée socialiste du Médoc, a tenu à mettre les choses au clair dans sa circonscription, en Gironde. «Si les propos dérapent à nouveau, je n’hésiterai pas à porter plainte.» C’était fin novembre, à Blanquefort, à l’occasion d’une réunion publique pour présenter son travail à l’Assemblée. Puis début décembre, à Lesparre-Médoc.

Peu de temps après son élection, l’élue a été la cible de commentaires agressifs et insultants. Des électeurs de l’ancien député RN, Grégoire de Fournas, ont manifesté avec virulence leur désappointement, notamment sur les réseaux : «Pute», «on va acheter du raticide pour te faire crever comme les rats.» «Je refuse que ce genre de comportements continuent à se banaliser», livre-t-elle. Son mari a depuis revêtu la casquette de vigie pour lui épargner la lecture de certains propos.

«Je fais aussi plus attention qu’avant à ce que je poste sur Internet. J’évite les publications où on lance des débats d’idées car je sais que ça peut partir à vau-l’eau. C’est assez frustrant», concède Pascale Got. La soci