«La dissolution ? Ça m’a beaucoup surpris, et franchement je n’ai pas tout compris. Vous ne voulez pas qu’on prenne un petit café et vous m’expliquez ?» La proposition vient d’Yves, 85 ans, baguette de pain sous le bras. Cet ancien chef d’atelier dans des entreprises mécaniques, électeur historique du Parti socialiste, est revenu passer sa retraite à Vire, sa commune natale. On se cale derrière une vitre chauffée par le soleil entre deux averses glacées, dans la boulangerie qui jouxte le Carrefour Contact. Il n’y a qu’un marché par semaine dans la sous-préfecture du Calvados : le vendredi. En ce mardi matin, le parking de l’enseigne de grande distribution est donc sans conteste le lieu de passage le plus fréquenté de cette commune normande d’environ 10 000 habitants, à une petite heure de voiture de Caen.
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Devant un café fumant et une chouquette, Yves nous questionne encore. «Vraiment je ne comprends pas, avec cette dissolution il y a un risque énorme que le RN arrive au pouvoir. C’est un pari dangereux, non ?» Lui qui a voté pour Raphaël Glucksmann aux européennes défend une union de la gauche la plus large possible, et même au-delà, pour faire barrage à l’extrême droite. «Ici à Vire, il y a de moins en moins de macronistes, et de