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Virage

«On serait passés pour des ringards» : comment l’IVG dans la Constitution s’est imposée à droite

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Malgré leurs réticences, les députés et sénateurs Les Républicains ont majoritairement voté au Parlement pour l’inscription de l’avortement dans la Constitution, en raison d’une opinion publique largement favorable et de l’héritage de Simone Veil.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, le 28 février 2024. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 4 mars 2024 à 6h57

Sur les sujets sociétaux, le spectre des excès de Christine Boutin hanterait-il toujours la droite ? Retour en arrière. En octobre 1998, à l’Assemblée, le pouvoir socialiste et l’opposition RPR-UDF ferraillent sur le pacte civil de solidarité (Pacs). Dans l’hémicycle, la droite se déchaîne. Catholique pratiquante, la députée des Yvelines sort même de son sac à main une Bible, la brandissant devant ses collègues. Son récital anti-pacs enflamme l’arène. Et au banc, le Premier ministre Lionel Jospin égratigne l’oratrice, «députée marginale […] et outrancière dans ses propos».

Ce procès en ringardise, la droite veut aujourd’hui se l’éviter sur l’IVG. Ce lundi, les parlementaires réunis en Congrès votent pour l’inscrire dans la Constitution. L’aboutissement d’un long travail parlementaire, amorcé par la gauche puis la macronie, après la décision de la Cour suprême américaine, en juin 2022, de mettre fin au droit à l’avortement au niveau fédéral. Peu emballés au départ, les élus Les Républicains (LR) auront finalement apporté leur soutien, décisif, à la révision constitutionnelle. «La bataille de l’opinion publique était