Ni son jeune frère ni ses proches collaborateurs, assis en tribunes, n’ont pu contenir leurs larmes. Au lendemain de la disparition d’Olivier Marleix, député Les Républicains d’Eure-et-Loir, la représentation nationale lui a rendu hommage, mardi 8 juillet. Son visage souriant était affiché sur les grands écrans de l’hémicycle quand la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a évoqué la «tragique disparition» de l’élu, qui a mis fin à ses jours à son domicile d’Anet (Eure-et-Loir), dont il fut maire de 2008 à 2017.
«Olivier Marleix était des nôtres», a rappelé Yaël Braun-Pivet, alors que les hommages ont afflué de tous bords, de Marine Le Pen à tous les partis de gauche, en passant par Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, François Hollande, des anciens ministres, des parlementaires et des élus locaux.
«Figure familière» du Palais-Bourbon, où il était entré pour la première fois en 2012, «collègue estimé», «pour beaucoup un ami», Olivier Marleix «personnifiait le parlementaire dans la plus noble acception du terme». «Technicien rigoureux», «orateur pugnace», il était un «fidèle serviteur de l’intérêt général», un «grand défenseur de la déontologie et de l’intégrité parlementaire». Connu pour son engagement contre la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric en 2015 (une décision approuvée par le ministre de l’Economie de l’époque, Emmanuel Macron), Olivier Marleix avait reçu, en 2020, le prix éthique de l’association de lutte contre la corruption Anticor. Une première pour un élu de droite.
Un «fidèle serviteur de la tradition gaulliste»
«Opposant résolu, selon Yaël Braun-Pivet, il fut toujours un opposant respectueux des institutions et des autres.» «Homme de droite», Olivier Marleix «incarnait surtout une droiture républicaine», a ajouté celle qui l’avait côtoyé au sein de la commission des lois. La présidente du Palais-Bourbon a annoncé qu’elle prononcerait un éloge funèbre à l’Assemblée «dans quelques mois», en présence de sa famille. Les députés ont respecté ce mardi une minute de silence.
A son tour, Laurent Wauquiez, qui avait succédé en juillet 2024 à Olivier Marleix à la tête du groupe LR, a exprimé des «regrets» et des «souffrances» après la disparition de l’élu d’Eure-et-Loir. «Notre devoir, c’est de garder autre chose d’Olivier Marleix», a affirmé Wauquiez, saluant «un député au talent rare», un «fidèle serviteur de la tradition gaulliste», qui s’était engagé au début de sa carrière auprès de Charles Pasqua et de Nicolas Sarkozy. Fils d’Alain Marleix, ancien secrétaire d’Etat, Olivier Marleix avait «refusé d’être un héritier» en choisissant l’Eure-et-Loir plutôt que le Cantal familial et pompidolien pour s’implanter. S’il était connu pour ses engagements pour la souveraineté industrielle, Olivier Marleix avait des «combats plus intimes», comme la protection de l’enfance.
Le Premier ministre, François Bayrou, a rendu hommage à un «combattant avec des convictions, dont chacun connaissait la force et la puissance». Gaulliste, Olivier Marleix défendait une «certaine idée de la France» et avait «un amour enraciné pour notre pays». «La politique n’est pas seulement débat, concurrence et affrontement, a exprimé François Bayrou, elle est quelque chose d’autre, le partage d’un idéal […] aussi essentiel pour nous tous.»
«Sa droiture morale, toute républicaine»
A l’image du communiste Nicolas Sansu, qui avait connu Olivier Marleix lors de son service militaire en 1994, les députés de tous bords lui ont rendu hommage. Le patron du parti et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a cité la philosophe Simone Weil dans l’hémicycle : «Chaque être crie en silence.» «Olivier était pour nous une belle figure, un repère et une fidélité», a ajouté Retailleau, louant «ses exigences intellectuelles, sa droiture morale, toute républicaine.»
L’Elysée a également réagi à sa disparition dans un communiqué publié dans la matinée. «Olivier Marleix laisse le souvenir d’un homme sensible, dont la réserve laissait percer une profonde chaleur humaine, a écrit la présidence. Sa haute silhouette et son humour manqueront à l’Assemblée, comme ils manqueront aux Français.» Un hommage a également été organisé en début d’après-midi au siège des Républicains, à Paris.