Loin des yeux, près du cœur ? En déplacement en Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen ne perd pas du regard les affaires de la métropole. Après avoir taclé son président Jordan Bardella sur sa méconnaissance du dossier calédonien, la cheffe de file des députés Rassemblement national a menacé, ce vendredi 30 mai, le Premier ministre de censurer son gouvernement si la TVA sociale était mise en place. «Les mêmes causes entraîneront les mêmes effets […]. [François Bayrou] nous poussera à prendre la même décision que celle que nous avons prise pour empêcher ces augmentations d’impôts que défendait M. Barnier à savoir, voter une censure», a lancé l’ancienne présidente du RN sur BFM TV.
Analyse
Fermement opposée à la hausse des impôts, l’élue d’extrême droite reproche au Premier ministre de n’avoir «aucune volonté politique de s’attaquer au train de vie de l’Etat», de «limiter les coûts qui sont ceux aujourd’hui d’une immigration incontrôlée» ou encore de «s’attaquer à la fraude». «Toujours demander des efforts aux Français sans que l’Etat ne soit capable d’en faire, ça devient insupportable», a ajouté Marine Le Pen.
Repenser le financement de la Sécurité sociale
Alors que François Bayrou se penche sur le budget 2026, il est toujours à la recherche de solutions pour réduire la dette française, l’une des plus importantes de la zone euro. Mardi 27 mai, le Premier ministre a relancé l’idée d’une TVA sociale, souhaitant que les partenaires sociaux «puissent s’emparer de cette question» pour repenser le financement de la Sécurité sociale. Selon le site du ministère de l’Economie, ce dispositif consiste à «diminuer les cotisations patronales» et à «augmenter le taux de TVA» pour affecter ces recettes fiscales au budget de la Sécurité sociale.
Finances publiques
Après de multiples menaces similaires, le RN avait finalement censuré l’éphémère Premier ministre Michel Barnier le 4 décembre. Exigeant toujours plus de concessions de la part du gouvernement sur le budget 2025, après avoir déjà arraché l’abandon de la hausse des taxes sur l’électricité et la réduction de l’aide médicale d’Etat, les députés d’extrême droite avaient voté en faveur de la motion déposée par la gauche, en réaction à l’utilisation du 49.3 pour passer en force le budget de la Sécurité sociale.