C’est peu dire que les chiffres témoignant de l’accès massif de nos ados au porno en ligne interpellent. Ils sont même très inquiétants. Il y a là un enjeu de santé publique que la société ne doit pas prendre à la légère. Une récente étude de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a constitué une nouvelle alerte. Réalisée en 2022 auprès de 25 000 personnes, elle pointe une consommation grandissante par des mineurs de plus en plus jeunes, la plupart du temps via leurs téléphones portables dont l’usage ne cesse de s’étendre bien avant l’âge de 18 ans. Concrètement, environ 2,3 millions d’enfants en France – un garçon sur deux entre 12 et 17 ans et même 21 % de ceux qui ont 10-11 ans – sont exposés à des images pornographiques pendant plus de cinquante minutes en moyenne chaque mois. Soit 600 000 de plus qu’à l’automne 2017 et un niveau à peine plus faible que les adultes, qui sont 37 % à regarder ces contenus.
On le sait, nourrir son imaginaire sexuel, a fortiori à un âge où celui-ci est naissant, par des vidéos pornographiques souvent dégradantes pour les femmes et pour la plupart très éloignées de ce qu’est la sexualité dans la vraie vie a un impact délétère. Sur l’enfant en construction comme sur l’adulte qu’il deviendra. Alors que l’éducation sexuelle en milieu scolaire r