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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Panthéonisation de Missak Manouchian : la force du symbole

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Après la reconnaissance de la «mort pour la France» de Szlama Grzywacz, Macron pourrait annoncer le transfert de la dépouille du résistant arménien au Panthéon. Une démarche qui pourrait contribuer à battre en brèche les idées identitaristes, ethnicistes et racistes.
Missak et Mélinée Manouchian. (Roger Viollet / Fonds Manouchian)
publié le 20 février 2023 à 8h30

Cette sinistre affiche rouge placardée à 15 000 exemplaires sur les murs de toute la France en 1944, reproduite bien des années après dans les livres d’histoire, est devenue l’une des images marquantes de la Seconde Guerre mondiale.

«Nul ne semblait vous voir français de préférence

Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant

Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants

Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE

Et les mornes matins en étaient différents»

Le poème de Louis Aragon Strophes pour se souvenir aura permis, par les voix de Léo Ferré, d’ancrer dans notre mémoire collective cette épopée de liberté. Ce ne sont donc plus des «doigts errants» qui écriront «Morts pour la France» mais la France officielle. Enfin ! 22 des membres du groupe Manouchian, pour beaucoup des étrangers, sont morts sous les balles des pelotons d’exécution nazis, mais avaient été arrêtés et torturés par la police française. La force du symbole que représente l’idée de la panthéonisation de Missak Manouchian, qui serait accompagné des cendres de