Une pleine solidarité après des propos infâmes. L’élue parisienne Fatoumata Koné, cheffe de file du groupe écologiste, a reçu ce mercredi 7 février le soutien du Conseil de Paris après un message sur X de l’ex-candidat aux municipales soutenu par le RN Serge Federbusch (1,74 % au premier tour) lui enjoignant la «remigration». Mardi soir, tandis que l’élue du XIXe arrondissement dénonçait sur le réseau social l’évacuation par la force d’un campement de jeunes présentés comme des mineurs non accompagnés (MNA), installé sous le pont Neuf, en plein cœur de la capitale, Federbusch lui a répondu sur X : «une seule solution, la remigration, la tienne comprise.»
Au Conseil de Paris, la maire Anne Hidalgo a dénoncé un «message tout ce qui a de plus abject, nauséabond» représentant «tout ce que nous pouvons rejeter, et qui porte cette vision d’une extrême droite voulant renvoyer chacun à ses origines, celles de ces parents et à d’autres continents». «Je suis née en 1981, j’ai grandi à Paris et je subis du racisme depuis que je fais de la politique, depuis 2014», a réagi, émue aux larmes, Fatoumata Koné, d’origine malienne et ivoirienne. «Je suis née en France, ce n’est pas un sujet pour moi mais un sujet pour beaucoup de gens», a ajouté l’élue verte, déplorant un «racisme exacerbé par l’actualité politique».
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La présidente du groupe écologiste a ensuite reçu une ovation des élus du Conseil, tous bords confondus. «Ces propos tombent sous le coup de la loi», a estimé le préfet de police Laurent Nuñez, dénonçant une attaque «haineuse et odieuse». Fatoumata Koné l’a tout de même interpellé sur l’évacuation en question, l’accusant d’avoir «détruit un campement de réfugiés avec une violence inouïe». «Je ne rougis pas de ce que j’ai fait», lui a répondu le préfet, expliquant avoir mis un terme à la «constitution d’un campement précaire». Rejetant l’accusation de «nettoyage social» en vue des Jeux olympiques, il a rappelé que le gouvernement avait «augmenté de 30 % l’effort d’hébergement ces cinq dernières années» et permettait l’hébergement de 120 000 personnes chaque soir en Île-de-France.
Selon BFM Paris, Fatoumata Koné devrait prochainement porter plainte. «Si tu souhaites poursuivre ce triste individu, ce que je conseille de faire, je serai à tes côtés et la ville sera à tes côtés», lui a promis la maire de Paris Anne Hidalgo ce mercredi. Le terme remigration fait écho au scandale qui secoue le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), accusé d’avoir présenté un plan d’expulsion massive du pays d’étrangers et de «citoyens non assimilés».