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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Parler d’«anti-France», ça n’est jamais une bonne idée

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La peu glorieuse reprise de la formule maurrassienne par la macroniste Prisca Thevenot, en août, vient de refaire surface. L’occasion de rappeler que certains mots historiquement et idéologiques marqués ne peuvent être réappropriés ou détournés.
Prisca Thevenot à l'Assemblée nationale, le 30 octobre 2024. (Stephane de Sakutin/AFP)
publié le 26 novembre 2024 à 6h57

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Soyons miséricordieux, suggérons l’inculture. Des signes nous montrent d’ailleurs que l’ancienne porte-parole du gouvernement Attal n’a pas de sympathie particulière pour le régime de Vichy. Pourtant, Prisca Thevenot avait qualifié, en août lors des Jeux olympiques, les responsables LFI «d’anti-France». La jeune ministre fustigeait ainsi ceux qui critiquaient la décision des autorités sportives françaises d’interdire aux athlètes tricolores musulmanes de porter le voile. Cette histoire a ressurgi ces derniers jours : à l’occasion de la proposition des insoumis d’abroger une partie de la loi de 2014 sur l’apologie du terrorisme, Prisca Thevenot a accusé LFI de ne pas aimer la France. Et LFI a ressorti l’expression de la ministre du mois d’août.

Il nous faut donc faire un petit cours d’histoire politique à nombre de macronistes, Prisca Thevenot en particulier mais, visiblement aussi, à Emmanuel Macron, qui a opposé à plusieurs reprises le «pays réel» au «pays légal». Emmanuel Macron savait bien qu’il citait Maurras (ni facho ni inculte, provoc ?) Benjami