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Législatives

Parmi les «brebis galeuses» du RN, des candidats antisémites fans de «Rivarol» et d’écrivains conspirationnistes

Plusieurs dizaines de candidats du Rassemblement national aux législatives ont été épinglés ces dernières semaines notamment pour des propos et des prises de position contre les juifs. Si ces propos embarrassent le parti d’extrême droite, très peu ont pourtant été sanctionnés ou désinvestis.
Les candidats du Rassemblement national Laurent Gnaedig, Christian Perez et Agnès Pageard ont tenu des propos antisémites. (Andia. DR)
publié le 4 juillet 2024 à 21h43

Le Rassemblement national a beau s’égosiller sur les fautes antisémites de La France insoumise, il oublie un peu trop vite que ses propres rangs lepénistes sont bien fournis en candidats s’étant livrés à des propos haineux contre les juifs, sans être sanctionnés. Mercredi, Libération révélait ainsi que Gilles Rioux, suppléant de Nicolas Calbrix dans la 6e circonscription du Calvados, s’est livré sur son compte Facebook la semaine dernière à un décompte des personnalités politiques binationales en précisant que Yaël Braun-Pivet et Meyer Habib étaient «franco-israélites». Un terme daté et connoté qui renvoie non pas à une nationalité mais à une religion.

Relativisation des propos de Jean-Marie Le Pen

C’est aussi Sophie Dumont, candidate en Côte-d’Or et qualifiée pour le second tour avec plus de 42 % des voix, qui avançait sur son compte X (anciennement Twitter) que le parti Reconquête est financé par les juifs après une prise de parole en faveur de l’abattage rituel de Sarah Knafo, compagne de Zemmour et désormais députée européenne. Au RN, on relativise même les propos du patriarche Jean-Marie Le Pen qui avait estimé en 1987 que les chambres à gaz étaient «un point de détail» de la Seconde Guerre mondiale. Interrogé sur ce sujet mercredi sur BFM Alsace, Laurent Gnaedig, candidat dans le Haut-Rhin, a estimé que ces propos «n’étaient pas antisémites» avant de s’excuser le lendemain.

On peut également citer Christian Perez, candidat dans le Finistère et lui aussi en lice dimanche, annonçant sur X en 2021 boycotter les supermarchés Carrefour au motif que ceux-ci refusaient désormais de vendre le journal antisémite Rivarol… Peut-être aussi parce qu’il a un temps côtoyé son directeur, Jérôme Bourbon, multicondamné pour ses propos incitant à la haine des juifs et plume négationniste.

Utilisation compulsive de la question «Qui ?»

Enfin, il y a Agnès Pageard et ses obsessions antisémites. La candidate dans la 10e circonscription de Paris – éliminée au 1er tour – qui, au fil des dernières années, a qualifié les juifs de «peuple de trop» sur X, invité ses followers à relire les écrivains antisémites Henry Coston et Emmanuel Ratier ou fait une utilisation compulsive de la question «Qui ?» abondamment utilisée par les antisémites pour questionner la mainmise des juifs derrière tous les maux du siècle. Contrairement à LFI, le RN n’a pas choisi de retirer son investiture à Agnès Pageard, «l’une des militantes les plus actives» à Paris selon un cadre RN interrogé par Libération.