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Le billet de Thomas Legrand

Pas de compromis possible à l’Assemblée ? C’est la faute à la présidentielle

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La logique de notre scrutin-roi écrase toute possibilité de compromis parlementaire, comme en témoigne le navrant échec des négociations à gauche sur le candidat à Matignon.
Deux jours après le résultat du second tour des législatives, à l'Assemblée nationale, le 9 juillet 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 16 juillet 2024 à 13h36

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Avec les Etats-Unis (et leur régime présidentiel), nous (et notre régime dit «semi-présidentiel») partageons la même plaie de la vie politique : la prééminence de l’élection présidentielle. La polarisation outrée de l’autre côté de l’Atlantique et notre incapacité, que l’on dit à tort «culturelle», à créer des compromis, ne viendraient-elles pas de la concurrence des deux légitimités populaires ? Celle des présidents contre celle les parlements, toutes deux obtenues par le suffrage direct (en France) ou indirect (aux Etats-Unis).

Dans un monde de plus en plus interdépendant et complexe, la parole forcément simple, univoque d’une personnalité, qui peut jouer de son charisme et de son équation personnelle, est plus audible et compréhensible que celle des Assemblées par les peuples inquiets et révoltés contre l’impuissance publique. Cette concurrence des légitimités populaires, dans un environnement politique désidéolo