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Avec les Etats-Unis (et leur régime présidentiel), nous (et notre régime dit «semi-présidentiel») partageons la même plaie de la vie politique : la prééminence de l’élection présidentielle. La polarisation outrée de l’autre côté de l’Atlantique et notre incapacité, que l’on dit à tort «culturelle», à créer des compromis, ne viendraient-elles pas de la concurrence des deux légitimités populaires ? Celle des présidents contre celle les parlements, toutes deux obtenues par le suffrage direct (en France) ou indirect (aux Etats-Unis).
Dans un monde de plus en plus interdépendant et complexe, la parole forcément simple, univoque d’une personnalité, qui peut jouer de son charisme et de son équation personnelle, est plus audible et compréhensible que celle des Assemblées par les peuples inquiets et révoltés contre l’impuissance publique. Cette concurrence des légitimités populaires, dans un environnement politique désidéolo