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«Pas de projet commun entre LR et nous» : Gabriel Attal fissure encore le bloc central

Dans un entretien au «Monde», le chef du parti Renaissance tape dur sur la droite de Bruno Retailleau, son alliée théorique dans le soutien au gouvernement.
Le président du groupe parlementaire Ensemble Pour la République, Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale, le 24 juin. (Julie Sebadelha/AFP)
publié le 26 juin 2025 à 13h33

Il n’y a «pas de projet de société commun entre LR et nous», juge le Secrétaire général du parti Renaissance et président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée, Gabriel Attal, dans un entretien publié jeudi par le Monde. L’ancien Premier ministre s’y efforce de démarquer son camp d’une gauche jugée inféodée à Jean-Luc Mélenchon, mais aussi d’une droite à laquelle il est théoriquement allié dans le cadre du «socle commun» soutenant le gouvernement. «Le socle commun, c’est surtout un point commun, vouloir la stabilité gouvernementale en France», définit-il, ne lui attribuant aucun contenu politique bien défini.

Pour Attal, «Les Républicains et le Parti socialiste ont choisi ces dernières semaines une ligne de radicalisation», allusion à l’élection à la tête de LR du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et à celle du PS du Premier secrétaire sortant Olivier Faure, face à des concurrents ouvertement hostiles à LFI. Ce faisant, les deux partis «ont enterré leur capacité à rassembler une majorité de Français, poursuit Attal. D’un côté, la gauche de gouvernement a choisi la soumission politique à La France insoumise, de l’autre, la droite prend de plus en plus le chemin de la connivence intellectuelle avec le Rassemblement national». Il est notamment sévère envers un Retailleau «qui s’est opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, a refusé d’interdire les thérapies de conversion pour les homosexuels et, dix ans après, continue d’être opposé au mariage pour tous».

Une offre «profondément radicale»

Pour l’ancien occupant de Matignon, cela démontre la pertinence d’un macronisme ne se rattachant «à aucun des deux blocs, qui assume de ne pas céder aux vieux clivages et combat la dépendance aux extrêmes». Une définition souvent mise en doute depuis 2017, les observateurs soulignant la place croissante des figures et des idées de droite au sein du camp présidentiel.

En même temps, Gabriel Attal souhaite rafraîchir le logiciel macroniste pour le doter d’une offre «profondément radicale», «par exemple sur les grandes questions sociales ou sur les sujets d’autorité et de justice». Il annonce «des propositions dans les prochaines semaines pour détaxer le travail, rapprocher le net du brut pour les salariés».