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Le billet de Thomas Legrand

Patrick Buisson, la mort d’un contre-révolutionnaire

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L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, qui faisait partie de ceux qui n’avaient pas digéré la Révolution de 1789, était l’homme d’une idée : celle d’un «ordre naturel» opposé aux idéaux des Lumières et à l’idée de progrès.
Lors d'un meeting de campagne de Nicolas Sarkozy aux Sables-d'Olonne (Vendée), le 4 mai 2012. (Laurent Troude/Libération)
publié le 27 décembre 2023 à 10h44

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Patrick Buisson, mort mardi 26 décembre, était un personnage archétypal, non pas d’une tendance politique en particulier, mais d’une attitude politique. Quelle est la différence entre une tendance et une attitude s’agissant de la politique ? La première est relative aux idées, aux projets. Elle s’inscrit dans une lignée historique, s’appuie sur une idéologie et fournit une grille de lecture par laquelle les militants de cette tendance envisagent la société, son organisation et sont amenés à la faire évoluer en fonction des circonstances et de la marche du monde. L’attitude politique, elle, ne s’attache pas à une idéologie en particulier. Elle est plutôt le résultat d’une vision de l’humain, en tant qu’individu ou en tant que groupe. Pas son organisation, mais son ordre.

Hors République

Ce qui comptait pour Patrick Buisson c’était la hiérarchie humaine. C’était d’affirmer qu’il y en avait une, intangible, et que l’on ne devrait pas se permettre de la remettre en cause. Il s’agit bien de «l’ordre naturel» cher aux penseurs légitimistes contre-révolutionnaires, Bonald et de Maistre, contre la modernité de l’émancipation républicaine. Il était donc hors République puisqu’il était, en réalité, rétif aux idéaux des Lumières, à l’individualisme positif, à l’émancipation individuelle, à l’