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Pécresse, Rousseau, Delga... Les femmes à l’honneur du prix politique du Trombinoscope

Tous les ans, cette récompense distingue les personnalités qui se sont mis en valeur sur les douze derniers mois. Et pour la première fois cette année, les femmes occupent quasiment toutes les places.
Valerie Pecresse, à Paris, ce vendredi. (JULIEN DE ROSA/AFP)
publié le 11 février 2022 à 17h36

C’est toujours ça de pris. Le jury du prix du Trombinoscope a élu jeudi les meilleurs politiques de l’année écoulée, avec un constat : jamais autant de femmes n’avaient été distinguées. Valérie Pécresse, candidate LR à la présidentielle, a reçu le prix de la personnalité politique 2021. La présidente de la région Île-de-France «n’est pas, n’en déplaise à ses détracteurs extrémistes, le clone d’Emmanuel Macron, mais une vraie femme de droite, qui assume les valeurs de son camp et ne cherche pas à dépasser les clivages politiques», a justifié le jury présidé par l’éditorialiste Christophe Barbier. Pécresse succède ainsi à Anne Hidalgo et Yannick Jadot, qui l’ont reçu les deux précédentes éditions.

Comme pour les Victoires de la musique, il existe une catégorie «révélation». Cette année, la lauréate s’appelle Sandrine Rousseau. L’écologiste, qui a perdu de peu face à Yannick Jadot lors de la primaire des Verts en septembre, s’est faite remarquer pour son ADN écoféministe et ses prises de position impétueuses. L’ancienne numéro 2 d’EE-LV se dit «très honorée» de recevoir ce prix qui vient récompenser le travail «d’une équipe incroyable, iconoclaste mais surtout férue de changer réellement la vie des gens autant que la politique». L’heure des femmes aurait-elle sonné ?

Les «convictions» de Delga

Sur les six catégories du prix du Trombinoscope - personnalité politique, révélation, ministre, élu local, député et sénateur -, cinq sont trustées par les femmes cette année. Le prix de l’élue locale de l’année revient à la socialiste Carole Delga, réélue haut la main à la tête du conseil régional d’Occitanie en juin. Avec près de 58 % des voix, elle a même été la présidente de région la mieux élue de France. La Toulousaine a également été choisie en juillet pour diriger l’Association des régions de France. Delga a été distinguée pour son «ancrage local allié à un sens politique, fait de pragmatisme et de convictions», explique le jury dans un communiqué.

Côté ministre, c’est Sophie Cluzel, chargée du handicap, qui est gratifiée. Avec son secrétariat d’Etat, elle a su tracer sa «route à travers le chemin sinueux, tortueux parfois, dessiné par les nombreux tournants du quinquennat», dixit le jury. Yaël Braun-Pivet reçoit, chez les députés, le prix. Il y a quelques jours, Libé faisait le portrait de la présidente de la commission des Lois à l’Assemblée. Ciblée par des menaces et «des insultes antisémites en marge des débats sur la politique sanitaire», Braun-Pivet a reçu «le soutien unanime de ses collègues».

Un jury plutôt à droite

Pour compléter le tableau, un homme a reçu le prix du sénateur de l’année : Claude Malhuret. L’élu de l’Allier préside le groupe des Indépendants-République et territoires, classé au centre droit. Malhuret a co-fondé en 2000 l’entreprise Doctissimo. Il a, pendant plusieurs années, été la tête pensante du développement éthique de Korian, entreprise privée de maisons de retraite.

Notons enfin que le jury du Trombinoscope penchait à droite cette année. Outre son président Christophe Barbier, on retrouvait certains visages bien identifiés et bien marqués politiquement comme Sonia Mabrouk (CNews) ou Yves Thréard (Le Figaro).