Philippe Poutou sera-t-il finalement, lui aussi, bien de la partie ? Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le candidat du NPA assure avoir récolté ses 500 parrainages synonymes de qualification pour l’élection présidentielle. «On sait d’ores et déjà avec les remontées des équipes militantes, les chiffres que l’on a, des formulaires qu’on a vus et des promesses qui sont très fiables qu’on va atteindre les 500», assure-t-il, même si le dernier décompte du Conseil constitutionnel de ce jeudi ne fait état que de 439 signatures enregistrées. Les équipes de l’ancien salarié de Ford Blanquefort ont jusqu’à vendredi 18 heures pour faire valider les sésames manquants par les sages.
Les 500, on les a!
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) March 3, 2022
Donc ce que l’on répétait depuis le début de la campagne est désormais assuré: on sera là!
On va donc poursuivre et amplifier une campagne anticapitaliste, écologiste, antiraciste, féministe, internationaliste. N’hésitez pas à nous rejoindre!#PoutouVaEnÊtre pic.twitter.com/ShRCka2fjo
Si l’affirmation de Poutou venait à se confirmer, il serait ainsi le douzième prétendant sur la ligne de départ avec Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Nathalie Arthaud, Jean Lassalle, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Eric Zemmour.
Il y a quelques jours encore pourtant, les chances de voir qualifié le candidat anticapitaliste semblaient bien minces. Mardi, à trois jours de la date limite, son compteur de signatures récoltées ne dépassait pas 342. Les équipes du NPA auraient donc réussi l’exploit de faire valider plus de 150 parrainages en deux petits jours. «On approche des 500 parrainages, on est quasiment qualifiés», fanfaronnait-il mercredi soir sur Twitter, ajoutant : «La collecte continue, on va se prémunir d’invalidations, de courriers perdus. On sera là, face au gouvernement, au patronat : anticapitalistes, révolutionnaires !»
On approche des 500 parrainages, on est quasiment qualifiés.
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) March 2, 2022
Grâce au travail militant et à la solidarité politique.
La collecte continue, on va se prémunir d'invalidations, de courriers perdus.
On sera là, face au gouvernement, au patronat: anticapitalistes, révolutionnaires ! pic.twitter.com/uO0koMeXiH
Aidé par Mélenchon
Poutou a d’ailleurs pu bénéficier de l’aide de Jean-Luc Mélenchon qui, en sa qualité de député des Bouches-du-Rhône, a annoncé qu’il avait parrainé le candidat NPA. Plus tôt dans la semaine, un insoumis soufflait d’ailleurs à Libération, à propos d’une potentielle qualification du candidat d’extrême gauche : «Ce n’est pas un problème si Poutou est dans l’élection, au contraire. Il cristallise un truc très radical, parfois plus que nous. Ça nous aide.» Pragmatiques.
Reportage
Philippe Poutou pourrait donc participer à sa troisième campagne présidentielle après 2012 et 2017. L’ancien salarié de Ford avait pourtant assuré qu’il ne repartirait pas pour un nouveau combat en 2022. «Je serai à la retraite en 2022», affirmait-il dès 2017 à France Info questionné pour une potentielle nouvelle candidature. «C’était pas prévu comme ça, disait-il au Youtubeur Hugo Décrypte mi-février. […] C’était évident pour tout le monde qu’on change et puis surtout qu’on pense que ce soit une camarade qui nous représente […] mais on n’a pas réussi ce qu’on voulait faire, on ne contrôle pas tout.» Poutou poursuit en expliquant que face à la difficulté de récolter des parrainages sans réseau d’élus, le choix du parti s’est fait sur une personnalité connue, la sienne. C’est que pendant les débats télévisés de 2017, le candidat du NPA en s’attaquant frontalement à François Fillon et Marine Le Pen au sujet des affaires avait fait forte impression. Ce qui lui permet depuis, de jouir d’une petite popularité.
Comme à chaque scrutin présidentiel, Philippe Poutou défend, depuis plusieurs mois, l’idée d’un smic à 1 800 euros net, d’une semaine de 32 heures de travail, d’une retraite à 60 ans, ou encore du sauvetage des services publics. Il plaide également pour l’expropriation des grands groupes de l’industrie pharmaceutique de l’énergie ou des banques pour aboutir à un partage des richesses pour contrer le «système rapace du capitalisme» comme il le rappelait lundi soir en meeting à Villeurbanne. En 2012, le représentant du NPA avait recueilli 1,15% des voix et 1,09% en 2017. Cette fois, Poutou ne met pas la barre beaucoup plus haut. «Si on fait 1,5%, on est super contents», lâchait en début de semaine.