Innocemment, on pensait qu’être sacré meilleur maire du monde rendait crâneur. Dépasser ses homologues de Washington, de Mexico ou de Buenos Aires aurait pu lui monter à la tête. Loin de toute fanfaronnade, c’est un homme concentré que l’on trouve assis derrière son bureau de l’hôtel de ville. Philippe Rio a le triomphe modeste. La distinction reçue le 15 septembre, et décernée par la City Mayors Foundation, vient en partie récompenser sa lutte contre la pauvreté. L’une de ses dernières mesures ? La mise en place d’un petit déjeuner gratuit dans les écoles maternelles de la ville. Malgré la récompense, le maire ne peut pas rêvasser. La réalité revient comme un cheval au galop. A Grigny, en Essonne, un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté. A une vingtaine de kilomètres au sud de Paris, la ville est même considérée comme la plus pauvre de France.
Il y a quatre ans, jour pour jour, un SOS des banlieues y était lancé. C’était l’appel de Grigny. Le 16 octobre 2017, une centaine de maires, de droite comme de gauche, se réunissaient pour alerter le pays et proposer des solutions. Leur but : «Faire revenir la République, partout.»