Il y a des disparitions qui laissent un plus grand vide que d’autres. Celle de Jean-François Michaud, survenue il y a quatre mois jour pour jour, le 22 juin, en fait partie, à en juger par les réactions qu’elle a suscitées dans le petit monde de l’extrême droite radicale. «Notre ami Jeff M. vient de mourir. Ceux qui le connaissaient prient pour lui. Merci de ne pas laisser de commentaires», fait savoir ce jour-là, sur Facebook, Frédéric Chatillon, ancien leader du groupe violent GUD, proche de Marine Le Pen et pilier de la mouvance. Comme s’il fallait continuer à défendre, par-delà la mort, la muraille de secrets derrière laquelle cet homme de l’ombre vivait retranché. Pour la première fois, Libération retrace le parcours de cette éminence brune, dont la succession financière et politique est déjà assurée par ses deux fils.
Cocktail molotov sur les forces de l’ordre
Jean-François Michaud ? Inconnu au bataillon pour le grand public, et pourtant incontournable à l’extrême droite, lepénie incluse. Dans Eléments, la revue chic de l’extrême droite intellectuelle, François Bousquet écrit le 24 juin : «Vous tiriez un fil et le nom de Jean-François finissait toujours par apparaître, comme sorti d’un chapeau.» Pas seulement parce que l’homme, qui avait fait ses armes