«Le but de cette campagne n’est autre que de salir et de nuire» : le cabinet de la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé dans un communiqué publié ce vendredi l’intention de l’élue de porter plainte contre X pour «dénonciations calomnieuses». Cette action en justice fait suite à la polémique qui entoure les notes de frais de l’édile, récupérées et publiées le 16 septembre par Médiapart. 6 320 euros chez Dior, 3 067 euros chez Burberry, 1 610 euros chez Gérard Darel… Anne Hidalgo aurait dépensé 210 000 euros entre 2020 et 2024, dont plus de 84 000 euros en vêtements, souvent des pièces de luxe.
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Des achats passés en frais de représentation, ce qui interroge l’association Transparence citoyenne. Dans un courrier adressé à la mairie de Paris daté du 14 septembre cité par Médiapart, l’association fait référence à une jurisprudence de la chambre régionale des comptes pour affirmer que les frais d’habillements doivent être justifiés par la participation à une cérémonie particulière, exigeant par exemple une tenue de gala. Elle dénonce également le refus d’Anne Hidalgo de communiquer certains documents relatifs à ses dépenses, alors que le site de la ville se targue d’avoir fait «de la transparence de la vie publique un acte fort de sa première année de mandature». La Ville de Paris leur oppose que «la maire participe à de nombreuses représentations officielles» et «reçoit des chefs d’État et des délégations étrangères tout au long de l’année», justifiant des dépenses vestimentaires sans lien avec une occasion spéciale.
Une fin de règne compliquée
«L’enquête permettra d’identifier les personnes physiques ou morales auteures de ce délit pénal», assure le communiqué. Le cabinet municipal maintient qu’«il est établi qu’Anne Hidalgo a toujours agi dans le cadre posé par la loi et a eu une utilisation de ses frais qui est totalement justifiée et en deçà de ce qu’elle était autorisée à dépenser».
Une polémique qui fragilise une fin de règne déjà compliquée : son successeur désigné, Rémi Féraud, a perdu la primaire pour représenter le PS aux municipales en 2026, et la droite accuse l’élue de délaisser la mairie pour multiplier les voyages à l’étranger, en prévision de sa potentielle reconversion au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.