L’opération extincteur avait débuté de bon matin avec Prisca Thévenot et même la veille avec Aurore Bergé. Ce samedi 13 janvier après-midi, c’est le pompier en chef, le Premier ministre Gabriel Attal, qui a volé à son tour au secours de ministres engluées dans des polémiques. En l’occurrence Amélie Oudéa-Castéra, fraîchement nommée ministre de l’Education nationale, qui dit avoir scolarisé ses enfants dans le privé par «frustration» devant «les paquets d’heures» d’enseignement non remplacées lors d’absences de professeurs et Catherine Vautrin, sa nouvelle ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités, dont le passé Manif pour Tous ressurgit depuis son entrée au gouvernement.
C’est justement avec cette dernière qu’il visitait le centre hospitalier universitaire de Dijon lorsqu’il a été interrogé par la presse sur cet aspect. «Catherine Vautrin est membre d’un gouvernement dont je suis à la tête, chacun me connaît, chacun sait quelle est ma vie [allusion à son homosexualité, ndlr], elle fait partie d’un gouvernement résolument engagé contre les discriminations», a balayé le nouveau Premier ministre, qui ajoute : «Je sais qu’elle partage ces objectifs, ces combats.» Gabriel Attal a assuré que «la société avait changé» depuis le débat sur le mariage pour tous et qu’«on peut reconnaître qu’on s’est trompé et qu’on a changé d’avis», aux côtés de sa ministre qui a opiné plusieurs fois du chef au cours de ce constat.
Oudéa-Castéra «s’est exprimée en transparence»
Gabriel Attal a aussi défendu Amélie Oudéa-Castéra, estimant que «la ministre s’est exprimée en transparence sur les choix qui ont été les siens dans sa famille», lorsqu’elle a expliqué pourquoi elle avait scolarisé ses enfants dans l’établissement privé Stanislas, à Paris. Concernant les absences non remplacées, le Premier ministre dit que c’est un sujet qu’il «a pris à bras-le-corps» lorsqu’il était à l’Education nationale et promet de continuer à «se retrousser les manches». A ce titre, il assure que «la feuille de route de la ministre va être de continuer à investir sur les remplacements et d’agir pour l’attractivité du métier d’enseignant».
Une fois la lance à incendie rangée, Gabriel Attal a promis «32 milliards d’euros supplémentaires» pour le système de santé dans les «cinq ans à venir», s’engageant sur la poursuite d’un «investissement massif» pour l’hôpital public qu’il a qualifié de «trésor national». «Parmi tous les problèmes que nous avons à résoudre, […] l’hôpital est en haut de la pile», a encore affirmé le Premier ministre. Avec deux ou trois controverses à gérer, donc.