Donc, malgré l’évidence, ses mauvais résultats et la montée des violences, il ne semble pas question de réformer la police. Il ne vient aucun signe, du côté du gouvernement, en ce sens. Bien au contraire. «La police est merveilleuse», dit la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Et il y a cette formule, répétée à l’envi : «C’est un policier qui a fauté, pas la police.» Les propos apaisants de la mère de Nahel qui confiait à France 5 qu’elle «n’en voulait pas à la police mais à un policier» sont utilisés et sur utilisés par la majorité pour contrer l’argument, pourtant étayé par tous les chercheurs dans le domaine, selon lequel il y a bien un problème de formation, de législation, de conception et de doctrine du maintien de l’ordre. Un problème dit «systémique». Mais ces nuits d’émeutes et la teneur des polémiques que ces évènements ont suscitées, reflètent les dérèglements de notre vie politique… et médiatique qui peuvent se synthétiser par ce terme : polarisation.
Le billet de Thomas Legrand
Police partout, remise en cause nulle part
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Des forces de l'ordre sur la Canebière, dans le centre-ville de Marseille, le 30 juin, pendant des émeutes après la mort de Nahel. (Patrick Gherdoussi/Libération)
par Thomas Legrand
publié le 5 juillet 2023 à 16h44
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