Ne plus se cacher face à la haine. Une semaine après l’agression de militants insoumis à Brest, le député Pierre-Yves Cadalen (LFI) a diffusé une lettre ouverte sur ses réseaux sociaux, dans laquelle il révèle que son conjoint fait partie des victimes. «Edouard Edy, l’un des quatre militants agressés samedi dernier à Brest, est mon compagnon», écrit-il en ouverture de son courrier. De quoi convaincre l’élu du Finistère qu’il s’agit un acte «politique et homophobe».
Violences
Samedi 30 août, la France insoumise réalisait à Brest une collecte de fournitures scolaires en faveur du Secours populaire dans le centre-ville de la sous-préfecture finistérienne. Peu avant 16 heures, quatre militants du parti de gauche ont été agressés et roués de coups par deux individus cagoulés se revendiquant «nationalistes». Interrogé par Libération, Edouard Edy était revenu sur son agression, affirmant avoir reçu «de nombreux coups de poing au visage et des coups de pied dans les jambes». «Les misérables petits fascistes qui s’en sont pris à eux se sont particulièrement acharnés sur sa personne», assure Pierre-Yves Cadalen.
«Il n’y a là aucun secret»
«Puisque nous n’avons jamais rien dit, le secret est là, concède le député dans sa lettre. Personne ne dit donc que le compagnon du député a été agressé, ce qui ajoute une information importante sur la motivation et le ciblage du groupe en question». Cet élément «a été versé à la plainte» déposée par les militants insoumis, signale Pierre-Yves Cadalen.
C’est pourquoi le député a décidé de ne plus se cacher. «Je l’écris aujourd’hui pour que ces minables sachent qu’il n’y a là aucun secret, que leur violence ne s’abat pas sur un mur de silence, qui bien trop souvent entoure et a massivement enserré les vies homosexuelles», note l’élu finistérien. «Des personnes assez stupides et haineuses pour s’en prendre à une collecte de solidarité le sont certainement pour s’attaquer à quelqu’un en fonction de son orientation sexuelle», estime-t-il.
Chez Pol
Ce n’est pas la première fois que les deux hommes font l’objet d’intimidations. Menaces de mort, tags homophobes, agressions dans la rue, croix gammée peinte sur leur «porte d’immeuble»… L’œuvre, selon Pierre-Yves Cadalen, «d’ignobles nazillons» qui doivent être «arrêtés et jugés». Dans les commentaires de la publication, de nombreux députés insoumis ont apporté leur soutien à leur camarade et à Edouard Edy.