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Mais pourquoi Les Républicains et son minigroupe parlementaire de 47 membres peuvent-ils sans se rendre compte du ridicule (ou du scandaleux) prétendre gouverner et imposer ses vues ultraminoritaires ? Parce que la place de la droite, pour beaucoup de ses membres, est au pouvoir. C’est comme ça. En mai 1981, quand François Mitterrand est devenu le premier Président de gauche de la Ve République, Roger Chinaud, figure giscardienne et élu du XVIIIe arrondissement de Paris, avait eu cette phrase, illustrée par le Canard enchaîné d’une caricature de Chinaud, une trace de coup de pied sur les fesses : «J’ai mal à ma France !» La plupart des responsables de droite étaient sonnés, désemparés, incrédules le 11 mai au matin, alors que pour eux la Ve République devait être le théâtre naturel d’une démocratie qui verrait alterner à la tête de l’Etat gaullistes puis droite libérale, droite libérale puis gaullistes. On dit souvent que la gauche a «un problème avec le pouvoir». La peur de confronter le rêve, l’utopie ou même le souhaitable au réel, les accusations de trahison qui guettent à chaque prise en compte des impératifs, p