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Le billet de Thomas Legrand

Pour le bien de la gauche, Jean-Luc Mélenchon doit renoncer à Matignon

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Elections législatives 2024dossier
Le leader de La France insoumise est certes très écouté et attendu par une partie de la gauche. Mais pour de nombreuses personnes, il est un épouvantail, et sa présence médiatique depuis deux semaines fait les affaires de Gabriel Attal et Jordan Bardella.
Jean-Luc Mélenchon lors d'un rassemblement le jour des élections européennes, à la Rotonde Stalingrad à Paris, le 9 juin 2024. (Geoffroy van der Hasselt/AFP)
publié le 23 juin 2024 à 17h50

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Veut-il vraiment plomber la campagne du Nouveau Front populaire ? Jean-Luc Mélenchon multiplie depuis une semaine les rendez-vous télé (France 3, France 5…) ou les interviews dans la presse (20 Minutes, le Figaro) pour rappeler notamment qu’il a «l’intention de gouverner ce pays». «Je ne m’élimine pas et je ne m’impose pas. Je pense que c’est une formule qui est assez respectueuse du collectif», a-t-il encore déclaré vendredi soir. Sauf que si des responsables du Nouveau Front populaire font savoir qu’ils en sont «capables» eux aussi, aucun autre leader de gauche ne se permet, aussi lourdement, de s’autosuggérer comme il le fait. Le sous-texte, conscient ou non, de cette phrase, c’est : «J’ai l’intention de faire foirer le NFP.» L’homme qui, dans toutes les enquêtes d’opinion, se dispute avec Eric Zemmour le plus fort taux de réprobation, est aussi présenté dans tous les discours de Gabriel Attal, patron de la campagne d’Ensemble (le mouvement canot de sauvetage du post-macronisme) ou Jordan Bardella, comme le favori pour Matignon à cette heure.

Ils usent et abusent – c’est de bonne guerre – de ce nom devenu repoussoir. «Vous avez le choix entre un gouvernement Attal, Bardella ou Mélenchon», voilà ce que répètent à l’envi les deux grandes forces concurrentes